3 ans après sa Saison 3, Love Death & Robots revient avec son Volume 4 ! La série d’animation anthologique et adulte produite par David Fincher, Tim Miller et Jennifer Yuh Nelson nous abreuve d’une jolie fournée, que nous avons classé du moins bon au meilleur !
Inutile de dire qu’aborder ce classement de Love Death & Robots Vol. 4 ne peut se faire sans légers spoilers : âmes averties, c’est parti :
10 – Complot des objets connectés

Patrick Osborne revient après avoir dirigé le segment des Trois Robots de la saison 3, avec de nouveau un épisode centré sur un ton humoristique : une série d’appareils domestiques connectés doués d’intelligence artificielle, interviewés face caméra pour nous communiquer leur ressenti. Une sorte de crise existentielle de la domotique en somme, dans un format court où thermostat, brosse à dent électrique, caméra de sécurité, litière, gaufrier, pommeau de douche, Kevin Hart en clim’ et même un dildo transmettent le ressenti de leur quotidien avec les humains.
Un concept qui ne dépasse malheureusement pas son intention initiale, et c’est bien dommage tant le travail réalisé par The Aaron Sims Company (compagnie d’effets visuels ayant travaillé sur The Amazing Spider-Man ou encore X-Men First Class) offre un un rendu saisissant des matières, parfois même proche de ce que la claymation peut donner. Néanmoins, il reste le petit canard de cette saison 4 !
9 – Golgotha

Nouveau segment en live-action de Love Death & Robots après l’Âge de Glace de la saison 1, Golgotha est à nouveau mis en scène par Tim Miller avec un concept accrocheur : une race alien (les Lupo) à l’aspect tentaculaire a pris contact avec la Terre après un voyage de 50 millions d’années-lumière, et choisit comme ambassadeur humain un prêtre américain afin d’orchestrer une rencontre.
Et si le tout pourrait faire penser à Arrival, la vibe globale reste bien différente avec ce représentant alien cyclopéen, questionnant avant tout la foi du personnage humain pour décider du salut de l’humanité. Une humanité qui sera condamnée (ou pas) suivant la décision d’un surprenant messie, mais dont la finalité se révèle trop abrupte en terme de construction narrative pour pleinement convaincre. Dommage, car techniquement le tout reste bien propre, mais Golgotha s’arrête au milieu du guet !
8 – Le Grand Autre

Autre épisode par Patrick Osborne (décidément habitué des court-métrages au ton plus léger), « The Other Large Thing » se veut en réalité un préquel aux Trois Robots, centré sur un chat (appelé Sanchez par ces propriétaires, et Krotoku par lui-même) ayant pour projet de dominer le monde ! Cela tombe bien, ses esclaves d’humains comme il les décrit achètent un tout nouveau modèle de robot domestique voué aux tâches ménagères : le début d’un soulèvement des machines prêt à sonner le glas de l’humanité !
Un épisode drôle, impeccablement animé en 3D, mais qui là encore n’évolue pas au-delà de son concept de base. Heureusement, son humour donne de la singularité à l’ensemble, tout en offrant un autre regard sur notre dépendance accrue envers les nouvelles technologies. Sympatoche !
7 – Le Chat de Saint-Luc

Le studio japonais Polygon Pictures revient après Le Pouls brutal de la machine en poussant plus loin ses expérimentations (non pas picturales mais en terme de texture globale). Quelque part entre l’esthétique de Flow et The Wolf Among Us, ce récit prenant place dans un asile londonien en 1757 s’articule comme un combat d’égo entre Jeoffry (le chat d’un poète interné) et Satan lui-même ! Si le premier se prosterne devant l’autre, le monde des humains sera à la merci du Diable en échange de friandises infinies.
Un épisode gouverné par l’orgueil et au design travaillé : bref un joli festin avec des trouvailles, même si le tout se résout un brin facilement. Bref, Love Death & Robots n’est clairement pas une série avare en chats !
6 – Mini-Rencontres du troisième type

Après Night of the Mini Dead, Robert Beasy et Andy Lyon remettent le couvert avec Encounters of the Mini-Kind. Le concept reste le même, mais cette fois centré sur une invasion alien globale. L’humour, la vue plongeante semi-zénithale, le rendu miniature… tout cela est encore une fois léché mais avec plus d’idées encore.
Débutant sur une rencontre du troisième initialement pacifique, l’invasion alien a en effet lieu à cause du caractère belligérant de notre espèce. On retrouve même des références aux tripodes de la Guerre des Mondes, ou bien le vaisseau-mère d’Independance Day, pour un résultat court, mais diablement efficace.
5 – Can’t Stop

David Fincher avait pu réaliser l’épisode le plus long de Love Death & Robots avec Mauvais Voyage, et le voilà de retour avec un des plus courts… Comme son titre l’indique, Can’t Stop s’attarde sur la chanson éponyme cultissime des Red Hot Chili Peppers, tandis que le studio Blur recrée le concert-live du festival Slane en 2003. Pourtant, nous ne sommes pas dans Bohemian Rhapsody, mais bien dans un traitement purement expérimental où Anthony Kiedes, Flea, Chad Smith, John Frusciante et même la foule en délire sont dépeints sous la forme de marionnettes !
Des pantins aux expressions semi-réalistes, pour un résultat hybride donnant toute sa saveur à ce segment qui dénote complètement au sein de l’écosystème Love Death & Robots. Mais là est également l’ADN de la série, poussant les curseurs le plus loin pour montrer ce que l’animation peut faire (inutile de rappeler que Fincher a une longue carrière de clippeur, y compris avec Blur). Les possibilités auraient sans doute pu aller vers le débridage total, notamment dans l’aspect contorsionniste des-dites marionnettes, mais le réalisateur signe encore un objet filmique digne qui ne ressemble à nul autre !
4 – Rose l’Aragne

Jennifer Yuh Nelson signe son 3e épisode de Love Death & Robots, se déroulant dans le même univers que l’Essaim de la Saison 3. Pourtant, Spider Rose reste un récit autonome, nous introduisant à Lydia, une femme cyborg solitaire et emmurée dans un deuil chronique lié à la mort de son mari. Les aliens en cause (les Koni) recherchent activement Lydia, désormais recluse dans une station spatiale en forme de toile. Après un marchandage, elle se retrouve affublée d’une mignonne boule de poils comme acolyte, prête à se venger une bonne fois par toute de son nemesis.
Après Pop Squad, Jennifer Yuh Nelson livre à nouveau un épisode impressionnant techniquement, nous éclairant une parcelle d’un vaste univers qu’on aimerait explorer de manière plus ample encore. En quelques minutes, la relation entre le duo principal s’installe, prend de la place et trouve même une conclusion étonnante de par sa dimension sentimentale allant jusqu’à consommer la chair. 15 minutes qui paraissent presque trop courtes pour exploiter chaque engrenage, mais on en redemande !
3 – Le Cri du Tyrannosaure

Tim Miller s’occupe de cet épisode de SF gonzo, ou des aristocrates issus des lunes de Jupiter regardent des gladiateurs s’affronter dans une arène. La subtilité étant que cette arène est circulaire tel un halo, et que les champions se battent en présence de dinosaures (tricératops, puis T-Rex !). Bref, du pur délire débridé tel un bac-à-sable ludique, ultra-violent, bien découpé (et avec Mr Beast en présentateur).
L’animation est de toute beauté (là encore Blur n’a plus à prouver son talent), l’action pêchue, et sa dimension antique de « du pain et des jeux » est délicieusement retranscrite dans son contexte futuriste. Avec en prime, une héroïne badass à la spiritualité accrue : de la belle ouvrage tout simplement !
2 – Les 400

Robert Valley (Le Bleu de Zima, Ice) est un habitué de Love, Death & Robots, et le voilà de retour avec une nouvelle petite perle caractérisée par son style graphique inimitable. Dans un New York post-apocalyptique, des gangs doivent mettre de côté leur rancœur habituelle afin de s’allier face à une toute nouvelle menace : des géants !
Une sorte de « The Warriors rencontre l’Attaque des Titans » en somme, avec sa propre voie, des pouvoirs électrokinésiques, des amazones affublées de rollers, un casting vocal réussi (John Boyega, Ed Skrein, Rahul Kohli), une musique jazz/hip-hop entraînante, de la brutalité à tous les étages… Une très belle réussite tout simplement !
1 – Conversion en altitude (le meilleur de Love Death & Robots Vol. 4)

Aisément le meilleur épisode de ce Volume 4, et un des meilleurs de Love Death & Robots ! « How Zeke Got Religion » est un nouvel exploit graphique du studio Titmouse (Scavengers Reign) tout en poussant plus loin le mash-up des genres de « Kill Team, Kill« . En pleine WW2, des soldats embarquent dans un bombardier survolant la France afin de rayer de la carte une église allemande dans laquelle se déroule un curieux rituel occulte par les nazis.
Un démon ailé est libéré : le début d’un sanglant affrontement ultra-graphique qui ne recule devant rien (amateur de démembrements et déchiquetages en tous genres, c’est votre moment), avec comme protagoniste un GI rejetant toute superstition initiale, avant de se découvrir plus agnostique. Mieux encore, cet épisode nous abreuve d’une créature cauchemardesque du plus bel effet, quelque part entre du Lovecraft, du Junji Ito et un monstre sorti de l’imaginaire noir d’un Berserk/Dark Souls. Une très grande réussite !
2 commentaires
C’est une blague? C’est quoi ce classement fait par un adolescent de 15 ans ? Tout ce qui faisait la complexité, l’humour et le cynisme de LD+R se trouve dans les épisodes que vous avez classés comme les pires et vous avez été mettre l’épisode « C’eSt DeS dInOsAuReS eT pIs Y fOnT uNe CoUrSe MaIs LeS rIcHeS y SoNt ViLaInS pAs Bô » parmi les meilleurs. Clairement à votre niveau. N’importe quoi…
Parce qu’à notre humble avis, il n’y a rien de « complexe » dans les épisodes en bas de classement (ni dans les meilleurs d’ailleurs) via cette Saison 4 beaucoup plus pulp et consensuelle que la précédente par exemple. Comme détaillé, les épisodes les moins bons sont surtout ceux qui ne parviennent pas à chercher au-delà de leur postulat de base (d’autant que pour bon nombre leur thématique ou leur profession de foi a déjà été explorée en mieux auparavant).
Enfin, il vous suffira de faire un petit tour sur les sites de notation (au hasard Imdb) pour constater que finalement le classement que nous avons fait en amont de la sortie rejoint bien le consensus global spectateurs en se référant aux notes ! Bonne journée 🙂
PS : nous voulons bien savoir où nous écrivons ce que vous énoncez entre guillemets