S’il est peut-être encore trop tôt pour se prononcer définitivement (Passengers arrivant…), Premier contact n’en reste pas moins un véritable OFNI, réalisé d’une main de maître par Denis Villeneuve (Prisoners, Sicario).
Une tour de Babel revisitée. Comme dirait Amy Adams, « le langage est la première arme utilisée lors d’une guerre ». Ici pas d’explosion à la Independence Day, mais simplement le poids des mots. Que nous veulent-ils ? Cette question habite le long-métrage alors que l’on voit les nations refuser de communiquer entre elles. Là où il y a de l’incompréhension, il y a de la peur. Les coques aliens ne sont plus alors que des tours de Babel où se trouve le moyen de former enfin un tout, pour peu qu’on sache écouter.
Un film non-linéaire. Là où Premier contact touche le sublime, c’est dans sa remise en cause de nos perspectives. Qu’est-ce que le temps ? Qu’est-ce qu’un mot ? Le film ne parle pas d’une rencontre, mais de la notion même de passé, présent et futur sans ce que tout ceci n’ait de sens, avant qu’on nous ouvre les yeux. Villeneuve signe sans aucun doute son œuvre la plus aboutie scénaristiquement et visuellement et laisse au spectateur les clés pour trouver la vérité cachée dans la brume derrière la vitre / l’écran.