Sorti en début d’année, Prince of Persia The Lost Crown mérite qu’on s’y attarde, orchestrant non seulement un des meilleurs épisodes de la saga emblématique, mais également un des meilleurs jeux d’Ubisoft sortis ces dernières années !
Prince of Persia commence à avoir de la bouteille en tant que franchise vidéoludique. En effet, d’abord imaginée par Jordan Mechner en 1989, offrant un univers hérité des Milles et Une Nuits dans un jeu de plate-forme-aventure. Après une transition compliquée vers la 3D, la franchise s’est avant tout démocratisée chez Ubisoft il y a déjà 20 ans via la très bonne trilogie des Sables du Temps.
Les Nuits d’Arabie vidéoludique
Une manière de muscler l’univers et la narration de Prince of Persia, dans un mélange d’action-aventure gonflé aux énigmes et aux passages de plate-forme plus ou moins ardus. Malheureusement, la saga a rapidement connu un déclin marqué alors qu’Assassin’s Creed devenait l’IP principale d’Ubisoft, et que le Prince oscillait entre épisode nostalgique oubliable, ou reboot charmant sans réelle révolution.
Prince of Persia The Lost Crown arrive donc avec l’envie de dynamiser à nouveau cette franchise, de la même manière que ce qu’avait réussi haut la main Rayman Origins et Rayman Legends il y a 10 ans. Cela tombe bien, ce sont les mêmes développeurs de chez Ubi Montpellier (cocorico) à la barre, tandis que là encore le focus est de revenir aux sources mêmes de ce qu’est Prince of Persia : une aventure en 2D !
Immortels déchus
Prince of Persia The Lost Crown est ainsi un reboot total, nous emmenant en Perse antique auprès de Sargon. Ce dernier est membre des Immortels, la garde d’élite de la Reine Thomyris. S’ouvrant sur la fin d’une guerre face à l’invasion de l’Empire Kushan, l’histoire nous présente une Perse fragilisée en train de panser ses plaies. Malheureusement, le jeune prince Ghassan est enlevé par Anahita (la mentor de Sargon) et emmené au Mont Qaf, l’ancienne citadelle du Roi déchu Darius.
Alors que la troupe arrive sur place, ils découvrent d’étranges phénomènes semblant avoir figé le Mont Qaf dans le temps, tandis que des traîtrises vont voir lieu au sein même des Immortels. Désormais isolé, Sargon va s’aventurer de plus en plus profondément au sein de la Citadelle dans le but de sauver Ghassan, mais également le royaume tout entier !
Un canevas de base propice à l’exploration, dans un jeu à la structure Metroidvania faisant diablement pensé à Ori (le maître-étalon moderne du genre). Une impression qui n’est pas seulement lié à l’univers visuel, mais avant tout à la progression globale. En effet, lâché dans les divers niveaux constituant le Mont Qaf, il conviendra au joueur d’acquérir du skill (principalement en trucidant les nombreux types d’ennemis, en trouvant des coffres cachés ou en réussissant des quêtes secondaires) tout en débloquant peu à peu les innombrables chemins régulièrement bloqués.
Prince of Persia tel qu’on l’a toujours connu..ou presque !
Pourtant, on reconnaît aussi les papas de Rayman, alors que le principal gros challenge de Prince of Persia The Lost Crown tiendra dans de multiples passages de plate-formes plus ou moins hardcores. Certains obligatoires pour avancer, d’autres plus facultatifs pour collecter des pièces de Xerxes (monnaie importante pour upgrader les armes et amulettes de Sargon). De plus, le soft évite l’affichage d’objectif visuel ou de chemin tout tracé pour avancer (certes optionnel, mais c’est à nous de réfléchir au gré des heures d’exploration toujours récompensées=.
Les combats s’avèrent néanmoins plutôt jouissifs (via un système de parade, d’esquive et de contre-attaque), mais passées les premières heures de jeu où les capacités de Sargon sont au niveau 0, c’est véritablement face à des corridors truffés de pièges ou de gouffres sans fond que le joueur expérimentera quelques sueurs froides.
La mort nous attend ainsi régulièrement au tournant, mais l’avantage est qu’aucun échec n’est punitif grâce à une disposition adéquate des divers Arbres de sauvegarde (permettant de réarranger les diverses capacités spéciales de Sargon) ou puits de téléportation. Alors qu’on découvrira des espaces de forêt menaçante, de désert meurtrier, de profondeurs glauques ou les sommets de la Citadelle (pour un terrain de jeu aux ambiances variées), Sargon va également devoir apprivoiser les pouvoirs du Symorgh (la divinité locale).
Système de jeu élastique
Tandis que nous collecterons des plumes de Symorgh, Sargon débloquera des coups spéciaux (déclenchés une fois la jauge en question remplie lors des combats). De quoi dynamiser des combats déjà fluides (surtout face à certains ennemis plus coriaces), en plus de la collection d’amulettes offrant une dimension RPG-lite pour customiser les capacités de notre héros.
Des capacités allant vers l’augmentation de la jauge de vie à la diminution des dégâts (d’éléments, d’environnements, d’ennemis..) en passant par des modulations des attaques spéciales, le nombre de combos possibles à l’épée, la puissance des flèches… Il conviendra donc d’adapter ses amulettes (et de trouver les 12 emplacements pour les placer) suivant notre style de jeu et suivant nos besoins, en particulier face aux Boss de Prince of Persia The Lost Crown.
Univers chiadé
Des Boss exigeants au premier abord (comme tout Metroidvania qui se respecte), avec leur propre pattern à décoder, nous obligeant à revoir nos stratégies (et réarranger nos compétences). Souvent orchestrés en 3 temps, ces moments sont aussi l’occasion d’apprécier l’excellente BO de Gareth Cocker (Halo Infinite, Ori), oscillant entre pure epicness orchestrale et musique ethnique orientale du plus bel effet.
Des instants supportant une histoire aux accents classiques, mais à la narration maîtrisée, proposant une surprenante humanité auprès de personnages que l’on pensait stéréotypés, questionnant la notion de destinée et de lignée royale dans une époque généralement fantasmée. Un scénario pas si manichéen donc, dont on aimerait déjà une suite !
De quoi offrir en plus un titre avec une très bonne durée de vie : il faudra donc facilement 15h en ligne droite complète pour venir à bout de l’aventure, et 26-27h pour le 100%. Car là est le sel de Prince of Persia The Lost Crown, favorisant l’exploration récompensée et proposant diverses énigmes bien pensées. Du game design environnemental de très bonne tenue, pour un très bon jeu tout simplement !
Prince of Persia The Lost Crown est disponible sur Playstation 4, Playstation5, Xbox Series X/S, PC et Nintendo Switch
avis
D'hors et déjà un des meilleurs jeux de cette première moitié d'année, Prince of Persia The Lost Crown réussit avec brio tout ce qu'il entreprend. Une résurrection inspirée de la célèbre franchise d'Ubisoft, pour un Metroidania parfois exigeant, mais terriblement accrocheur. Un univers graphique singulier, un gameplay des plsu effiaces, une trame narrative prenante, une BO excellente, un level design aux petits oignons.. un très bon jeu de sang royal Made in France !
- Histoire
- Gameplay
- Game design
- Graphismes
- Son
- Durée de vie
- Direction artistique