Dans Les Immortels : l’au-delà chez les pharaons, réalisé par Michele Mally, Jeremy Irons nous raconte la fascinante histoire de Kha, architecte et bâtisseur de tombeaux pour les pharaons. L’histoire de Kha se mêle à celle du musée Egizio de Turin dans un magnifique documentaire, portée par la voix d’un conteur hors-pair.
Kha vient de mourir et si la vie éternelle est en jeu, le chemin jusqu’aux Enfers est jalonné d’embûches, le risque étant de finir dissous dans le néant cosmique. Dans Les Immortels : l’au-delà chez les pharaons, Jeremy Irons nous entraine dans le monde merveilleux de la mythologie égyptienne, louvoyant entre secrets funéraires et récits historiques.
Un regard respectueux sur un monde fabuleux
À tous les amoureux de mythologie, Les Immortels : l’au-delà chez les pharaons est sans conteste un documentaire à ne pas manquer. Le film nous entraine dans les secrets de la préparation funéraire des corps, de ce que cela incombe d’embaumer un corps, le processus nécessaire… Pour quiconque n’a jamais vu de momie de ses propres yeux, il est difficile de partager cette étrange sensation qui nous traverse lorsqu’on est face à ces corps embaumés. Mais, la mise en scène de Michele Mally réussit à transmettre ce ressenti si unique. En effet, ce qu’on a sous les yeux est certes, exposé au même titre qu’une œuvre d’art, mais il y a ce petit frisson supplémentaire lorsqu’on se souvient que c’était aussi une personne.
Mally réussit ce coup de force en mêlant un respect à une sorte d’intimidation devant ces momies filmées. La caméra se fait regard du spectateur, témoin de la grandeur des figures dont parle le narrateur. En effet, tout le film devient le vecteur d’une profonde fascination pour cette civilisation antique. La mise en scène est léchée, les lumières parfaitement calibrées, on a presque l’impression d’entrer dans la salle d’un musée avant d’aller plonger notre regard dans celui du masque d’or de Toutankhamon.
Le conteur idéal
Tout le monde connaît Ramsès II ou Toutankhamon. Et si l’histoire qu’on a tous appris à l’école nous a permis d’effleurer ces règnes grandioses, Les Immortels : l’au-delà chez les pharaons, est un long métrage qui rafraichit la mémoire quant aux histoires constituant la mythologie égyptienne. En effet, Jeremy Irons entrecoupe son récit sur les aventures de Kha face à la justice céleste et celle du musée de Turin, de contes mythologiques relatant la naissance des dieux. Si Osiris, Isis, Sekhmet ou même Bastet peuvent être des noms qui n’évoquent rien pour certains, Jeremy Irons nous y replonge avec une voix digne de celles des grands conteurs antiques.
On pourrait l’écouter parler pendant des heures. Irons est ce narrateur avec qui on aurait envie de passer des soirées entière au coin du feu, juste pour le plaisir d’entendre sa voix. Michele Mally le fait apparaître à la caméra comme un être presque surnaturel. Tantôt sa voix se superpose aux images, tantôt il revient comme sujet principal à l’écran. Tout est mesuré dans ses gestes, sa voix est posée, avec des tonalités parfois épiques, puis dramatiques. En bref, juste pour le plaisir des oreilles, Jeremy Irons est dans Les Immortels : l’au-delà chez les pharaons, un narrateur exceptionnel.
Un documentaire pour mieux apprécier la lenteur
Il est à noter que le format du documentaire peut parfois encore rebuter un certain. En effet l’attention est sans conteste la denrée la plus rare de notre siècle, et, force est de constater que les documentaires peuvent parfois peiner à la capter. Si dans Les Immortels : l’au-délà chez les pharaons, la lenteur du déroulé narratif peut parfois inciter l’attention à s’échapper, Mally trouve une parade subtile et très intelligente pour y remédier. En cela, les différents interlocuteurs qui prennent la parole pendant le film n’ont pas tous la même langue maternelle. Aussi, pour un spectateur habitué à entendre une seule langue, cette pluralité linguistique, en plus d’être très agréable à écouter, incite à rester concentré.
Enfin, parfois il est bon de savoir ralentir devant un film. Les Immortels : l’au-delà chez les pharaons est donc cette parenthèse enchantée qui devient une porte ouverte sur un monde merveilleux. A vrai dire, si des générations entières se sont bercées à la mythologie grecque en lisant Percy Jackson, les mythes égyptiens sont souvent moins connu, ce qui est parfois bien dommage. Le documentaire de Michele Mally offre donc un bon début à tous ceux qui souhaite se pencher sur les récits absolument fabuleux qui constituent la mythologie égyptienne.
Les Immortels : l’au-délà chez les pharaons, est un documentaire fascinant sur la culture funéraire égyptienne autant que sur les récits divins et les histoires d’explorateurs égyptiens. Si c’est un long-métrage marqué par une lenteur propre à ce type de récit documentaire, il est bon de se rappeler que parfois, il est nécessaire de ralentir pour mieux se laisser porter par un récit mythique.
Les Immortels : l’au-délà chez les pharaons est en salle à partir du 24 juillet
Avis
Jeremy Irons nous transporte dans un récit mythologique mêlant histoire, explorations et rites funéraires au travers de la vie de Kha. Les Immortels : l’au-delà des pharaons est un documentaire dans lequel on peut avoir du mal à entrer, mais lorsqu’on y parvient, on se laisse séduire par cette fascination émanant de la mythologie égyptienne depuis maintenant des siècles.