Percy Jackson et les Olympiens connaît sa première adaptation sur le grand écran en 2010. Le résultat en est un long métrage qui ne séduit ni la critique ni Rick Riordan, l’auteur de la saga littéraire éponyme. Disney+ lance un nouveau projet d’adaptation des romans, cette fois-ci sous forme sérielle.
Rick Riordan décide pour cette nouvelle adaptation de Percy Jackson et les Olympiens de prendre les rênes de la production, et se place comme cocréateur de la série au côté de Jonathan E Steinberg. Il en signe même le pilote en tant que scénariste. Le lancement du premier épisode connaît un fort succès, avec 13,3 millions de téléspectateurs en six jours, chiffre remarquable pour un début.
Un choix d’adaptation qui ne tient pas la route
Le début de l’histoire de Percy Jackson est simple et se rapproche de celle d’Harry Potter. Un jeune garçon se découvre des pouvoirs et une appartenance à un monde magique du jour au lendemain. La recette géniale de Rick Riordan est d’avoir réussi à transposer les mythes dans le monde moderne. Pourtant, si ce cocktail choc n’était pas convaincant sur le grand écran, il laisse également à désirer sur le petit.
Les premiers épisodes de la série sont terriblement poussifs. Le choix sériel qui permet un développement des personnages et ici plutôt un détour inutile. Les conversations tournent en rond. On a juste l’impression que les personnages essaient de gagner du temps pour que l’épisode ne soit pas trop court. Ces échanges donnent en parallèle l’impression qu’il ne se passe rien dans ces premiers épisodes. Les moments intéressants sont brefs, et puis la narration passe à autre chose. La musique de fond donne l’impression d’une envolée épique qui ne vient jamais et comme ces brefs interludes musicaux sont nombreux, on a sans cesse l’impression que la série va prendre la tournure d’un film de super-héros. Mais non.
Trop de fidélité tue la singularité
Pour un amoureux de la série littéraire, les épisodes sont au plus proches de la trame narrative. Si c’est un point que l’on peut accorder à l’auteur, c’est aussi quelque chose qu’on peut lui reprocher. L’adaptation d’une œuvre littéraire est bien entendu un processus discutable. Mais ici, pour un lecteur assidu, il n’y a aucune surprise. On a presque le sentiment que les romans ont été adaptés pages par pages. A défaut d’apprécier cette fidélité, on a surtout envie de voir autre chose que la stricte adaptation de ce qui est écrit.
En s’investissant dans la production de la série, Rick Riordan prend également le parti de choisir son casting. Aussi, les acteurs sont plus jeunes et surtout plus proches de la vision du romancier mais éloigné de ceux du matériel papier. Le ton de la série est donc résolument enfantin, un nouveau point qui fait défaut à la série.
Un résultat lisse
C’est donc par le choix des acteurs que la série se démarque des romans. Leah Jeffries (Annabeth Chase) incarne parfaitement cette mademoiselle-je-sais-tout. Elle est tout à fait convaincante. Son partenaire à l’écran Walker Scobell (Percy Jackson) est le rôle-titre de la série, lequel campe pourtant un Percy Jackson totalement lisse. Il semble n’avoir que peu, voire pas du tout d’expression dans ses interactions avec les autres. Son personnage ne suscite pas d’empathie et on a la vague impression qu’il ne cesse de se demander ce qu’il fait là. Malheureusement, il transmet cet hermétisme à ses interlocuteurs. On assiste à des discussions ou aucun des trois protagonistes principaux ne semblent mettre de l’émotion dans ce qu’ils disent. Et c’est quelque chose de profondément étrange à regarder.
Le choix artistique de Disney + était de revenir aux sources avec cette série. Effacer l’ardoise, oublier l’échec des deux premiers et partir sur une meilleur lancée. Percy Jackson et les Olympiens est une série facile d’accès, simple et agréable à regarder en famille. C’est là la seule note positive que l’on peut accorder à ce début de série.
Percy Jackson et les Olympiens est diffusé sur Disney + depuis le 20 décembre 2023
Avis
Percy Jackson et les Olympiens est une série qui tend à revenir aux sources et qui se faisant perd en profondeur et en complexité. Les premiers épisodes peinent à camper un univers crédible, les personnages sont hermétiques et ne suscitent que peu, voire pas du tout d’empathie. On a donc bien du mal à accrocher.