Il y a quelque chose de déceptif à la vision du nouveau Nils Tavernier au titre d’association humanitaire : De toutes nos forces. Comme une pièce du puzzle qui rend l’expérience cinématographique un peu atone, presque terne.
Pourtant tout est en place. Il y a d’abord un sujet traité avec un sentimentalisme bienveillant, jamais moqueur du handicap mais conscient des problèmes qu’il engendre. La relation du père et de son fils progresse à la bonne vitesse, si bien qu’on a le temps d’appréhender l’apprivoisement de leur regard mutuel sans verser dans la grosse ficelle qui gêne.
Pour cela, Tavernier s’adjoint les services d’un casting remarquable, à commencer par une Alexandra Lamy dont la maturité creuse sa cruelle absence des écrans. En face, Jacques Gamblin n’en finit pas de sublimer la pellicule, que ce soit dans son regard taiseux ou dans sa performance physique courageuse.
De son côté, le réalisateur amplifie la beauté des paysages suisses par d’élégants travellings en hélicoptère. Sauf qu’il manque à tout cela un point de vue fort, une pensée rageuse qui collerait aux difficultés éprouvées par le jeune fils. L’audience serait alors réellement bouleversée par un final à la bravoure honnête mais un peu forcée.
De toutes nos forces est sorti depuis le 26 Mars 2014 dans les salles françaises.