Le voici, le voilà ! Le season premiere de House of the Dragon est là et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est une belle réussite, un pilote prometteur et référencé, que du bon.
172 ans avant les évènements de Game of Thrones, l’histoire de Rhaenyra et de sa famille met en lumière le règne des Targaryens à Westeros. HBO (et OCS chez nous), viennent de diffuser le premier épisode de House of the Dragon qui commence sur les chapeaux de roues. Un pilote en bonne et due forme qui prend le temps de poser les bases d’une histoire indépendante du show original tout en n’oubliant pas de référencer son aîné. Belle perf’ !
Créée et développée par George R. R. Martin et Ryan Condal d’après le roman Fire and Blood de Martin, extrait de sa série A Song of Ice and Fire. La série, préquelle de Game of Thrones, est showrunnée par Condal et Miguel Sapochnik, respectivement scénariste et réalisateur de ce pilote. L’occasion de se replonger avec avidité dans le contexte politique et fantaisiste de GoT, tout en proposant un angle inédit à la série mondialement reconnue et en cela, House of the Dragon semble pour l’instant tenir son pari.
Attention, on spoile peu, mais ça reste du spoil.
Les Rois Maudits
S’il est de notoriété publique que Martin s’est inspiré des romans de Maurice Druon sur la malédiction apposée aux descendants de Hugues Capet, force est de constater que ce premier épisode de House of the Dragon continue de s’y référencer. En effet, comme son aînée, la série parvient dès le pilote à nous introduire avec une grande lisibilité (peut-être trop ?) les problèmes de transmission du pouvoir au sein de la famille royale des Targaryens et, forcément, les complots inhérents à cette situation politique tout en y développant un propos sombre et dépressif sur les rouages du pouvoir.
Cependant, il est pour l’instant difficile de se prononcer sur les ramifications de ces manigances, même si les premières esquisses se dévoilent aisément. Elles permettent surtout de comprendre et de se familiariser avec les personnages entourant le Trône de Fer. On suit donc la famille Targaryenne, en se focalisant sur Rhaenyra, héritière rebelle de Viserys, actuel roi sympathique de Westeros, et enfin Daemon, le tonton sanguinaire. Une belle brochette archétypale mais qui permet de dresser facilement les tensions sous-jacentes à une histoire de succession, comme toujours compliquée, pour une approche intimiste.
Surtout que, à l’instar de Game of Thrones avec la storyline de Daenerys, la nouvelle-née de HBO continue de mettre en avant un récit féministe, en axant la narration sur la parentalité mais surtout la féminité et sa place dans un monde patriarcal. La succession, incertaine jusqu’à la naissance du futur héritier, prive à coup sûr les femmes du droit de porter la couronne. Pourtant comme le dit la Reine, « elles mènent plus de batailles que les hommes qui n’ont encore jamais connu de guerre ». Une vérité magnifiquement représentée lors d’une scène mêlant des images de tournois, à savoir une guerre factice, à un accouchement dans la souffrance, soit une véritable bataille, elle aussi à l’issue incertaine.
Une belle prouesse scénaristique que la réalisation de Sapochnik met en place astucieusement malgré un montage parfois sur-découpé et des effets spéciaux en deçà de ce à quoi GoT nous avait habitué. Mais il faut donc reconnaître au bonhomme la bonne idée d’inclure dans ce season premiere de House of the Dragon nombre de références à Game of Thrones. Que ce soit des plans du Red Keep, l’arbre Barral, la vue sur la baie King’s Landing, la garde dorée ou la musique de Ramin Djawadi qui remixe intelligemment les sonorités identifiables de GoT pour nous offrir une nouvelle identité, naissante. Cependant, si on apprécie ces références indispensables pour bien connecter les deux séries, le name dropping et l’excès de clins d’oeil semblent parfois un peu too much, tout comme certains rouages narratifs qui paraissent un peu évidents, mais il faut bien chipoter.
Avec son casting parfait, Milly Alcock est convaincante en héritière rêvant de liberté tandis que Paddy Considine est inévitablement attachant et Matt Smith toujours bizarrement fascinant, House of the Dragon bénéficie une mise en scène appliquée, au service d’un univers de complots et d’heroic fantasy qu’il nous tardait de retrouver. Vite, la suite.
La première saison de House of the Dragon est actuellement diffusée sur HBO et OCS.
Avis
Le premier épisode de House of the Dragon parvient à proposer sa propre ligne narrative indépendante en s'aidant de références bienvenues à Game of Thrones sans tomber dans le fan service lourdingue, pour nous offrir un pilote réussi de bout en bout.
4 commentaires
Pour l’instant on n’est pas du tout au niveau de qualité attendu. .
Des les premieres images c’est le choc, l »ouverture tout CGI pique les yeux, j’ai vérifié si je pouvais augmenter la qualité d’image d’OCS. Les nuages decors dragons et incrustations etant tellement cheaps et *sales »….mais non. Bref tant pis.
2ème gifle immediate, les personnages manquent cruellement de charisme. Concernant le roi ce n’est pas genant, son personnage est faiblard. Ce sont les autees qui m’inquiètent, aucun ne sort du lot, du tout.
Passer après Jaime, Daenerys, littlefinger, Varys, Tyrion et compagnie peut etre difficile, mais la pour l’instant c’est zero…
Le fait qu’il n’y ait pas eu de gueguerre depuis 70ans ou que la maison Targaryenne soit incontestée et incontestable n’aide pas a créer une tension politique, le jeu des maisons ne semble pas en place pour l’instant. Et la encore qui pour les mener ?
J’aime beaucoup Math Smith mais il ne m’a pas convaincu pour l’instant (1 scene sur 2)
La musique sent « bon » le réchauffé mais il va falloir faire plus. Pour l’instant une seule trame narrative, convenue, soupoudrée de violence graphique et de cul dans des décors connus, ça joue petit bras. là aussi il va falloir faire mieux.
Beaucoup, beaucoup mieux
Complètement de ton avis la mise. Je rajouterai aussi que la mise en scène ne m’a pas convaincu. Des scènes qui auraient dû être épiquement cruelles ne parviennent pas à nous tenir en haleine (ex : la scène de justice rendu par l’oncle sanguinaire dans Port Real) Énorme point faible de ce côté là dont la raison est aussi que les musiques sont très peu présentes et beaucoup moins prenantes. Je vais le regarder à nouveau pour confirmer mon ressenti.
Il est vrai que le pilote, en bon spin-off, coche toutes les cases du parfait produit dérivé.
Cependant, en tant qu’introduction, il fonctionne parfaitement et promet une intrigue beaucoup plus intimiste que ce à quoi nous avait habitué GoT. Via son nombre de personnages restreint (dont le manque de charisme peut s’expliquer par leur uniformité, pas facile de se démarquer quand tout le monde porte une perruque peroxydée) et le fait de suivre une famille à la tragédie inévitable, le propos est pour l’instant bien présenté et semble tenir ses promesses. Or l’angle marche d’autant plus en restant enclavé dans la ville, pour appuyer la guerre civile qui se prépare, même si certaines scènes comme celle de justice expéditive, manquent effectivement de panache ou d’enjeu pour pleinement fonctionner.
Alors, c’est sur que le show a intérêt à décoller, tout comme la partition de Djawadi, mais pour l’instant, je reste optimiste 🙂
jje résume : une triste pantalonnade 🙁