Pourquoi le passage de La Vénus à la fourrure au Festival de Cannes a-t-il été si discret ? Le mystère reste entier. Relevant le défi du huis clos, Roman Polanski prouve une nouvelle fois sa virtuosité inimitable de mise en scène.
Emmanuelle Seigner, méconnaissable en dominatrice-sexy-femme fatale, auditionne pour une pièce dont le metteur en scène n’est autre qu’un Mathieu Amalric fragile, influençable et tourmenté. Ce simple casting se métamorphose en duel cinématographique et tragique, plongeant alors le spectateur dans un tourbillon machiavélique.
Le scénario tire toute sa force de ses multiples niveaux de lecture, côtoyant les limites du fantastique et de la tragédie grecque. Les acteurs ne sont plus de simples personnages mais des protagonistes dans une pluri-fiction, au point que la frontière entre la pièce de théâtre et le film lui-même demeure floue.
Portée aux nues par deux comédiens au sommet de leur carrière, Polanski s’amuse à semer intelligemment la confusion chez ses spectateurs, sans pour autant nier la réflexion.
La Vénus à la fourrure est sur vos écrans depuis le 13 novembre.
Article écrit par Cécile Ravidat.