Après une saison 1 pleine de bonne volonté, Netflix propose la suite des aventures de Umbrella Academy avec une saison 2 encore plus réussie !
Téléportés et éparpillés aux quatre coins de Dallas juste avant l’assassinat de JFK, les membres de la Umbrella Academy tentent à nouveau d’empêcher la fin du monde. Après une première saison introductive et prévisible, Netflix mets le paquet pour offrir à sa famille de X-Men maison un nouveau ride parfaitement développé, passionnant et addictif.
Toujours adapté des comics éponymes de Gerard Way, le show tente cette fois de suivre les évènements du tome intitulé Dallas en prenant cependant de grosses libertés avec le matériel original. Umbrella Academy s’émancipe mais vu le résultat, on est bien content que Steve Blackman continue de servir en tant que showrunner mais également en tant que scénariste et producteur exécutif vu la qualité formelle et narrative des nouveaux épisodes de son bébé.
Back to greatness !
Si le genre super-héroïque est on ne peut plus calibré, Netflix parvient à insuffler dans son adaptation en bonne et due forme un certain panache. Beaucoup plus assumée que dans une saison 1 qui sembler tâtonner où trouver le bon ton, la deuxième saison de Umbrella Academy excelle à jongler entre situations complètement absurdes ou séquences d’action débridées sans oublier de développer finement un patchwork de personnage particulièrement attachants.
Le comique de situation et réparties anachroniques contrastent avec les considérations apocalyptiques ou sociétales et viennent magnifier un propos sinon original du moins très appréciable. Avec le voyage temporel et la projection de la super famille en plein Texas dans les années 60, le show s’assure un dépaysement agréable, source d’un humour décapant ou de violence graphique ou sociale dingue. Ainsi, la série propose une relecture pertinente de la ségrégation raciale dont les échos résonnent toujours malheureusement aujourd’hui tout en affirmant le militantisme d’Ellen Page pour la communauté LGBT.
Des revendications qui nuancent le propos de Netflix, trop lisse et trop prévisible dans la saison 1. De quoi également mieux développer les personnages, seuls et éparpillés avant qu’ils ne soient réunis par Numéro 5 (Aidan Gallagher), le véritable protagoniste de cette saison 2 de Umbrella Academy. L’assassin temporel coincé dans son corps d’enfant permet donc d’appréhender le développement personnel d’Allison, engagée en politique ou de Klaus en leader de culte charismatique tandis que Vanya mène une vie douce et bucolique à la campagne quand Luther sert de garde du corps ou que Diego cherche à empêcher l’assassinat de Kennedy en tombant amoureux de la petite nouvelle, Lila, jouée par la talentueuse Ritu Arya, véritable électrochoc dans la petite famille.
Des personnages hauts en couleurs, qui jamais ne se marchent dessus et qui permettent à Umbrella Academy de pleinement s’approprier leurs personnalités distinctes pour un résultat rock’n’roll particulièrement probant. La bande-son éclectique offre de jolis moments clipés parfaitement justifiés comme climax de certains épisodes ou point névralgique d’une narration attendue mais assumée. Les 10 épisodes s’enchaînent sans aucune fausse note rythmique, on est plongés du début à la fin dans un scénario valide, bien mené, évidemment articulé en deux temps avec la prise de contact entre les personnages d’abord puis la résolution d’une nouvelle apocalypse dans un second temps. Sans oublier de nombreux rebondissements et une exposition servie par une caméra toujours en contre-plongée pour magnifier ses protagonistes perdus au milieu de sixties bien reconstituées et d’effets spéciaux harmonieux.
Bref, du bon boulot qui accentue la réussite totale qu’est cette seconde saison de Umbrella Academy dont on attend maintenant la suite avec impatience !