Avait-on besoin d’un Retour de Mary Poppins 54 ans après le premier ? La réponse paraît aujourd’hui évidente.
Quand Disney s’attaque à ses classiques, il y a deux écoles : le copier-coller (coucou La Belle et la Bête et Le Roi Lion) ou la fausse suite. Et si tu as lu notre critique de Jean-Christophe et Winnie, tu dois te douter dans quel camp on se situe. Avec Le Retour de Mary Poppins, on a clairement planté la tente. En outre, il faut bien l’avouer, n’étant pas nés lors de la sortie du métrage de 1964, on l’a découvert sur le tard et on n’en garde pas non plus un souvenir impérissable. Tout ça pour dire qu’on avait bien besoin d’une piqûre de rappel.
Surtout quand c’est Emily Blunt qui nous l’administre ! Pas facile de prendre le parapluie de Julie Andrews, mais l’actrice de Sans un bruit relève le défi avec brio ! Elle incarne la nounou avec ce qu’il faut d’élégance, d’espièglerie, et d’émotion ; dès son entrée en scène elle impose sa marque, son style, son charme, nous plongeant dans un envoûtement qui durera jusqu’à la dernière minute. Au sourire d’Andrews, Blunt lui oppose son regard pénétrant, jouant ainsi la différence tout en gardant l’âme du personnage.
Mary Poppins, une nounou d’enfer ?
Le film de Rob Marshall n’est pas exempt de défauts, notamment dans ses chansons, bien moins iconiques que celles du premier. Il semble plus d’une fois courir après son propre Supercalifragilisticexpialidocious alors que c’est tout juste si Luminomagifantastique sortira du lot sans pour autant lui arriver à la cheville. Il en est de même pour le scénario dont la place prédominante de l’argent laisse songeur.
Sauf qu’une chose demeure : l’émerveillement provoqué. Le long-métrage dégage une douceur, une légèreté qui met du baume au cœur. Il y a de la couleur, de la magie, de l’humour, et ce petit côté kitsch des effets-spéciaux propre à l’imagination enfantine. On se laisse prendre au jeu malgré les quelques longueurs et on savoure avec ce qu’il faut de nostalgie ce plaisir oublié remis au goût du jour.
Certes, la comparaison avec son aîné s’avérait inévitable ; néanmoins on n’oublie pas que si la nounou s’occupe aussi des adultes que nous sommes et des gamins que nous étions, elle revient surtout pour une nouvelle génération. On a tous besoin d’une Mary Poppins dans nos vies et celle de nos enfants vaut bien celle de nos parents, surtout quand elle s’appelle Emily Blunt.