Impossible n’est pas Tom Cruise. Depuis 1996, la saga Mission: Impossible malmène son personnage d’Ethan Hunt et lui fait enchaîner les cascades insensées et les retournements de situation millimétrés. Pour la sortie de Mission Impossible : The Final Reckoning, le 8e (et dernier ?) opus, voici notre classement des films de la franchise, du pire au meilleur ! Attention aux spoilers et attachez votre ceinture !
8 – Mission Impossible : The Final Reckoning (2025) réalisé par Christopher McQuarrie
Ce (dernier ?) Mission Impossible : The Final Reckoning n’est qu’un véhicule ego-trip balourd, écrit en dépit de tout bon sens, et conçu pour vainement lier chaque opus de la saga (et en dépit du bon sens). Certes, le morceau d’action incluant le sous-marin et l’affrontement en biplan est réellement solide, mais le spectateur doit se farcir une intrigue à rallonge qui ne décolle pratiquement jamais, des enjeux géopolitiques dignes d’un mauvais Roland Emmerich et une dimension émotionnelle foirée. C’est ça l’opus ultime de la série ?
Retrouvez ici notre critique complète de Mission Impossible : The Final Reckoning.

7- Mission Impossible 2 (2000) réalisé par John Woo
Film de transition, MI:2 incarne le tournant années 2000 du blockbuster. John Woo applique à la lettre son style opératique hongkongais et si le film rate sa tentative de fusionner romantisme tragique (mais forcé) et action spectaculaire, il reste un témoignage de cette époque où le style l’emportait sur la narration, entre hommage maladroit et pulsion de cinéma pure.
En gros, un véritable turbo nanard. Tout y est : ralentis outranciers, colombes en plein contrejour, scènes d’exposition répétées jusqu’à l’épuisement (« ils ont créés un monstre : La Chimère« ), le générique iconique repris par Limp Bizkit… Et les roulades ? Qui fait des roulades à part dans un film de John Woo ? Oh wait…
Retrouvez ici notre critique complète de Mission Impossible II.

6- Mission Impossible III (2006) réalisé par J.J. Abrams
Premier film de cinéma d’un showrunner venu de la télé, MI:III a les qualités et défauts de ses origines : efficacité narrative mais surcut. Abrams mise tout sur l’émotion et la tension domestique du couple Cruise-Monaghan, oubliant parfois la forme visuelle. La promesse est là, mais l’écriture sacrifie parfois l’ampleur au profit du rebondissement.
En gros, pour ce troisième opus, J.J. Abrams impose son style : nervosité, mystère, lens flare. La patte du bonhomme est intéressante mais il apporte également un premier degré mortifère qui plombe l’ensemble. Avec en prime un montage épileptique, un rythme hébété et donc une action illisible… trop c’est trop. Mais il y a Philip Seymour Hoffman donc, on respecte un minimum.
Retrouvez ici notre critique complète de Mission Impossible III.

5 – Mission Impossible : Dead Reckoning Partie 1 (2023) réalisé par Christopher McQuarrie
Cette première partie peine à justifier son découpage. Si l’idée d’une intelligence artificielle antagoniste est dans l’air du temps, elle manque d’incarnation et se repose encore une fois sur un McGuffin prédominant. Le film souffre d’un excès de bavardage, d’exposition permanente et de ruptures de ton et la mise en scène, bien que toujours efficace, semble ici plus figée, retenue par un cahier des charges trop lourd pour ses propositions démentielles. In fine, la franchise peine à se réinventer au moment précis où elle le devrait.
En gros, un démarrage poussif pour ce diptyque final. L’intrigue s’étire, on nous rajoute une backstory pour Ethan Hunt totalement abscon, la tension retombe et la fameuse scène de la moto est gâchée par un montage trop haché, c’est quoi ce bazar ?! Et tuer Rebecca Ferguson ?! Scandaleux.
Retrouvez ici notre critique complète de Mission Impossible : Dead Reckoning Partie 1.

4 – Mission Impossible : Fallout (2018) réalisé par Christopher McQuarrie
Fallout est un film-somme, un film total où chaque séquence d’action cherche à surpasser la précédente, quitte à toutes les étirer au-delà du nécessaire. Le découpage y est plus musclé, le montage plus brutal, le résultat épuisant. On ressent l’influence du cinéma d’action contemporain, façon Mad Max : Fury Road ou Skyfall, mais sans toujours parvenir à canaliser cette énergie vers une émotion durable.
En gros, c’est le début de la fin. Les scènes d’action sont impressionnantes, mais parfois démesurées (et pas nécessaires) et le climax final semble interminable. Heureusement, Henry Cavill en antagoniste massif et charismatique relève le niveau.
Retrouvez ici notre critique complète de Mission Impossible : Fallout.

3 – Mission Impossible : Rogue Nation (2015) réalisé par Christopher McQuarrie
McQuarrie signe un thriller postmoderne où les apparences sont toujours trompeuses et livre un film de fausse simplicité : chaque séquence est conçue comme une ballet oscillant entre le contrôle et la fuite. Rogue Nation assume alors son classicisme tout y ajoutant une vraie modernité et nous offre de belles scènes d’anthologie. L’ouverture en opéra est une leçon de découpage tandis que Ferguson, personnage féminin fort mais jamais caricatural, apporte un contrepoint subtil au personnage d’Ethan Hunt.
En gros, c’est un très bon cru où l’aspect espionnage à la James Bond à l’ancienne atteint ici son paroxysme. Et puis l’arrivée de Rebecca Ferguson en Ilsa Faust électrise tout le monde alors que l’opus joue avec les codes du genre tout en gardant un ton sexy, élégant et tendu.
Retrouvez ici notre critique complète de Mission Impossible : Rogue Nation.

2 – Mission Impossible : Protocole Fantôme (2011) réalisé par Brad Bird
Ghost Protocol marque une rupture esthétique majeure dans la franchise avec l’arrivée de Brad Bird. La mise en scène est lisible, créative, ludique.. Le cinéaste intègre une écriture visuelle limpide, héritée de l’animation, où l’action est millimétrée, au service d’une narration maline et le corps de Tom Cruise, filmé dans toute sa verticalité, déifié en toute simplicité. Ce n’est pas juste un bon Mission: Impossible, c’est un vrai film d’aventure chorégraphié avec grâce.
En gros, c’est l’opus le plus généreux de la saga. Brad Bird injecte une énergie folle et recentre l’équipe autour d’un vrai esprit de groupe, façon Les Indestructibles. Tom Cruise y grimpe la Burj Khalifa sans filet, juste avec ses nerfs. Une réussite aussi fun que spectaculaire où la technologie se rebelle contre le cascadeur de l’extrême. Dingo.
Retrouvez ici notre critique complète de Mission Impossible : Protocole Fantôme.

1 – Mission Impossible (1996) réalisé par Brian De Palma
De Palma transforme un film d’action en exercice de style paranoïaque et réussit à parfaitement allier thriller hitchcockien et blockbuster moderne. La maîtrise de la spatialité et du montage en fait un modèle d’équilibre et d’efficacité narrative. De plus, la scène du casse suspendu dans la salle blanche est devenue iconique, synthétisant ce qu’est le cinéma d’action contemporain, haletant. Un premier opus où chaque détail est millimétré, au service d’un suspense d’orfèvre.
En gros, ce tout premier opus, signé Brian De Palma, est un monument cultissime à tout point de vue. Tension pure, ambiance paranoïaque et final dingue dans le tunnel sous la Manche. Prometteur, audacieux, il impose Tom Cruise en espion mondial et puis Jean Reno en traître… on en redemande.
Retrouvez ici notre critique complète de Mission Impossible 1.

Voilà donc notre avis, subjectif, sur la saga Mission Impossible ! Maintenant, il ne vous reste plus qu’à nous donner le votre, si toutefois vous l’acceptez…