Quelques mois après l’excellent Hijacking, la piraterie prend une autre dimension avec Capitaine Phillips. À bord : Tom Hanks et Paul Greengrass (La mémoire dans la peau) pour un thriller sous fond d’histoire vraie. L’acteur oscarisé livre comme à son habitude une belle performance et le réalisateur parvient à filmer des espaces cloisonnés comme des appartements de 100m². Le maître de la Shaky Cam prouve d’ailleurs que cet outil peut faire des merveilles lorsqu’il est bien employé.
Toutefois, Capitaine Phillips pèche par son traitement narratif maladroit. Partant avec la bonne intention de jouer sur l’opposition entre riches et pauvres, la toute-puissance américaine face à quatre hommes apeurés, Greengrass ne parvient pas à s’extirper d’une vision assez manichéenne de son sujet. Les pirates se retrouvent rapidement limités par des schémas comportementaux basiques et sans grand esprit de réflexion.
Résultat : la relation d’égal à égal entre les deux capitaines ne prend pas et on se retrouve devant une situation de manipulation de plus de deux heures. Long, surtout lorsque arrive un dernier tiers sous forme d’apologie de la bêtise. Reste un Tom Hanks désemparé. Cela tombe bien, nous aussi.
Capitaine Phillips sort le 20 novembre 2013 au cinéma