Wolfs est le nouveau ‘hot package » d’Apple, désormais habitué à zapper la case cinéma. Réalisé par Jon Watts (Spider-Man No Way Home), cette comédie d’action portée par George Clooney et Brad Pitt s’avère une déception de plus dans l’univers des blockbusters de streaming.
Nous sommes désormais habitués à ce type de production produites par les plate-formes de streaming, affublées du tampon « grosses stars Hollywoodiennes grassement payées pour cachetonner » pour faire passer la pilule. Pourtant, on pourrait penser que Wolfs ne fait pas partie de ces produits télévisuels formatés au tout premier abord.
En effet, si Clooney était déjà passé par la case Netflix avec le navrant Minuit dans l’univers, Brad Pitt est par contre encore un acteur de premier plan globalement exigeant dans les projets qu’il investit (surtout quand sa boîte de production Plan B est aussi de la partie). De plus, Wolfs a été l’objet d’une traditionnelle enchère de la part des gros studios (Universal, Amazon, Netflix, Warner, Lionsgate, Sony…) pour qu’au final Apple rafle la mise.
Cerise sur la gâteau : en plus de proposer un duo qui à la classe (que l’on avait pas revu ensemble depuis Ocean’s 13 et Burn After Reading), Wolfs nous introduit un concept alléchant de film de genre. Le film présente le personnage de Margaret (la trop rare Amy Ryan qui est de nouveau sous-exploitée ici), riche personnalité publique qui se retrouve avec le corps d’un jeune homme dans sa luxueuse suite d’hôtel.
Wolfs : 2 fixers rentrent dans un bar
Le bougre semble s’être fracassé la margoulette en sautant sur le lit, et Margaret va donc avoir recours aux services de Jack (George Clooney). Ce fixer vétéran (à savoir une personne opérant dans l’ombre, capable de résoudre les problèmes de la haute société tel un homme de main) va néanmoins se retrouver à devoir collaborer avec Nick (Brad Pitt), autre fixer mandaté par la PDG de l’hôtel dans le but d’éviter tout remous.
Bien entendu, le reste de la nuit ne va pas se dérouler comme prévu, tandis que le corps présumé (Austin Abrams) aura un lien direct avec un trafic de stupéfiants orchestré par la mafia albanaise. Bref, Wolfs a tout du petit concept de buddy movie accrocheur pour une virée nocturne loufoque à la After Hours : que nenni !
Pourtant, le métrage distribue efficacement ses billes par une mise en scène sobre laissant infuser son amorce dramaturgique, et en introduisant tranquillement ses personnages archétypaux. Jon Watts a beau ne pas être un cinéaste à la mise en scène aiguisée, ce dernier fait le job en laissant ses acteurs respirer via des motifs humoristiques rarement appuyés.
Du blockbuster insipide sans sucre
Puis patatra, Wolfs diluera ses prémices fun au service d’un script en pilotage automatique complet, à la rythmique aussi molle que peu inspirée. Passée la sortie de l’hôtel, il faudra même se rendre à l’évidence : malgré l’utilisation nocturne de la Grosse Pomme en tant que setting, le New York hivernal paraîtra complètement vide, à l’image de l’écriture de nos 2 compères protagonistes.
Certes, c’est toujours un vrai plaisir de voir à l’écran Clooney et Pitt, toujours fringants avec les années et dont l’alchimie fonctionne à plein régime malgré une réalisation sans corps caverneux. Dès 30 minutes de métrage, Wolfs compile les poncifs de manière ronflante sans jamais dynamiser ou s’accaparer son concept.
On sauvera néanmoins une séquence centrale de poursuite à pied/voiture où le rythme s’emballe quelque peu (comme si l’économie de vélocité avait été faite pour ce simple moment). Le soufflet retombera bien vite ensuite, pénétrant un peu plus dans un manque d’identité flagrant. Un comble, surtout lorsque Wolfs tente maladroitement d’élever ses enjeux jusqu’à un climax sans aucun poids.
Un final en quasi eau de boudin dopé par des fusillades dont le découpage a dû être fait en EHPAD, avec seulement la promesse d’un 2e film. Car il est bien là le problème : Wolfs n’a rien de catastrophique en l’état via son empilement de clichés, mais ce nouveau high-concept de Jon Watts s’avère aussi oubliable que malheureusement insipide. Un coup d’épée en eau plate en somme !
Wolfs est disponible sur Apple TV le 27 septembre 2024
avis
Passée son introduction au concept accrocheur, Wolfs deviendra une lente proposition de TVfilm de luxe insipide, jusqu'à un final sans poids ni portée. Du buddy movie qui enchaîne les sentiers battus sans aucune réelle incarnation, malgré une ou deux tentatives de fun assumé. Reste le plaisir de voir à nouveau George Clooney et Brad Pitt interagir avec le flegme qu'on leur connait. Mais même là ça fait cher l'abonnement Apple TV !