Quand on te propose Sydney Bristow éliminant du méchant cartel pour venger sa famille, le tout devant la caméra du réalisateur de Taken, forcément tu signes tout de suite pour Peppermint. Mais en a-t-on pour notre argent ?
Dans Peppermint, Jennifer Garner et sa doublure bastonnent et flinguent comme si elles nous rejouaient un Punisher au féminin – sérieusement, c’est quasiment la même histoire -. Sauf que dans le cas présent, la précision du genre n’a aucun intérêt tant notre ange de la mort ne se différencie ni dans le style ni dans la manière de ses homologues masculins (on lui préféra de loin Revenge à ce niveau). D’ailleurs comment cette mère de famille se transforme en machine de guerre ? La question est vite expédiée sous le tapis par un réalisateur bien conscient que cette faille scénaristique pourrait lui péter à la gueule.
À ce titre, Peppermint essaye plusieurs fois de sauver les apparences en cherchant à donner davantage de consistance à un récit qui n’avait pas besoin d’autant d’égards. Certaines séquences ou personnages secondaires auraient pu ainsi être sacrifiés sans problème tant on a cette impression de rajout de dernière minute pour camoufler le vide.
Peppermint, actioner efficace à défaut d’être original
Pourtant Morel le sait, nous ce qu’on aime c’est quand ça plombe et ça saigne en toute honnêteté. Il ne faut pas nous faire de chèque quand tu n’as pas le fric en caisse (sauras-tu trouver la référence ?).
À ce jeu-là, le long-métrage s’en tire plus que convenablement il faut bien l’admettre. Parce que si on n’est pas face à une révolution du film de vengeance, on apprécie le show d’un digne représentant. Les scènes d’action sont bien rythmées et Garner incarne une guerrière urbaine crédible qui a le sens du spectacle. On pardonne ainsi facilement les quelques tentatives de remplissage maladroites pour mieux savourer la rudesse du personnage principal quand elle décide d’arrêter de plaisanter. Peppermint fait le job comme on dit.