Mayday, c’est Gerard Butler qui doit une fois de plus sauver des vies, pour une honnête mais fade série B signée Jean-François Richet.
Mayday est ce qu’on pourrait appeler un énième Gerard-Butler movie. Au rang des stars de films d’action, l’acteur est ainsi certes moins prestigieux qu’un Jason Statham, mais beaucoup plus bourrin qu’un Dwayne Johnson, et s’est ainsi illustré dans de certes oubliable mais néanmoins honnêtes projets, de sa trilogie White House Down au récent Greenland. Mayday a cependant la particularité d’avoir derrière la caméra notre Jean-François Richet national, metteur en scène aussi acclamé pour ses Mesrine et son remake honnête du Assaut de John Carpenter que récemment tombé aux oubliettes.
Parce qu’après n’avoir pu monter que l’ombre de ce qui devait être son grand projet post-Mesrine, L’Empereur de Paris, Jean-François Richet, alors éloigné des plateaux, s’est ainsi contenté de satisfaire une œuvre de commande, un inutile remake (encore un) du Moment d’égarement de Claude Berri produit par son fils Thomas Langmann. Délaissé par les plateformes, y préférant le plus jeune et surproductif Julien Leclerq, le cinéaste s’en est allé aux Etats-Unis filmer Mel Gibson dans une honnête série B, Blood Father, genre dans lequel il revient avec ce Mayday. Et si le metteur en scène semble toujours en mode mineur, son dernier long-métrage n’en demeure pas moins efficace, mais néanmoins très générique.
Atterrissage sans encombres
Mayday n’étonne ainsi jamais, se contentant de simplement honorer son cahier des charges. Gerard Butler est une fois de plus l’homme de la situation, dans un rôle de pilote de ligne, ancien de la Royal Navy et père aimant au coup de poing facile. En pleine tempête, alors qu’il est parvenu à faire atterrir son avion, ce n’est que le début des problèmes puisque ce dernier se trouve être en pleine zone de guerre. En 1h49, Mayday suit ainsi un schéma classique en réussissant toutefois à proposer un minimum de suspense, quelques jouissives effusions de sang, et un duo sympathique partagé avec le charismatique Mike « Luke Cage » Colter.

Le scénario de Charles Cumming et J.P. Davis ne s’encombre ainsi jamais de superflu, délaissant ses passagers, soit stéréotypés où destinés à trépasser, y préférant les accolades viriles et les confessions rédemptrices sous les fusillades. Mais même le plaisir bourrin manque parfois à l’appel tant Mayday se révèle être aussi parcimonieux en testostérone que concentré sur sa mission minérale de divertissement ne sortant jamais de sa zone de confort. Dans Mayday, rien ne semble dépasser jusqu’à sa scène finale où un lance-roquettes viendra ajouter (un peu) de piquant à l’ensemble.
Série B sans fierté
On peut cependant aisément trouver son compte devant ce genre ayant parfois des allures de dinosaure passant les époques, la série B bourrine, où le peu de propositions se cantonne soit aux DTV foireux où règnent en maître Steven Seagal et où sont passés dans le désordre Nicolas Cage, Bruce Willis et Megan Fox. Récemment, le survival Beast avec Idris Elba s’est ainsi avéré être une promesse tuée dans l’œuf, malgré la proposition alléchante de voir l’acteur se battre contre un félin enragé. Heureusement, Mayday assure quand à lui le service minimum, et ses antagonistes, comme ses exécutions parfois véritablement cruelles ajoutent un peu de sel à la proposition.

Mais voilà, Mayday ne dépasse jamais sa piste d’atterrissage et préfère nous déballer le strict nécessaire. Semblant même parfois se retenir dans ce qui aurait pu être un déluge d’action bourrin trempé dans la testostérone, Jean-François Richet semble ainsi délivrer un projet lissé à la gloire de sa star, le limité mais néanmoins sympathoche Gerard Butler. Loin de devenir un plaisir coupable à la White House Down, Mayday n’est ainsi qu’un produit honnête mais n’assumant pas vraiment ses ambitions pour devenir le série B jouissive et bourrine qu’il aurait dû et pu être. Un atterrissage sans encombres, et des ailes qui ne prendront plus jamais leur envol, même pour se poser violemment sur des joues où bien éclater des mâchoires.
Mayday est actuellement au cinéma.
Avis
Mayday aurait pu être une série B jouissive si Jean-François Richet ne se contentait pas d'emballer un produit à la gloire de sa star, et un métrage n'allant jamais vraiment au bout de ses ambitions, livrant un service minimum aussi sympathique que néanmoins cruellement générique.