In the Lost Lands est le nouveau film de Paul W.S. Anderson (Resident Evil, Event Horizon) avec Dave Bautista et Milla Jovovich, adaptant une nouvelle de George R.R. Martin (Game of Thrones). Déjà la Palme du pire film de 2025 !
« Si vous avez du cran et du temps, j’ai une histoire pour vous » dit Dave Bautista (Les Gardiens de la Galaxie, Blade Runner 2049) en préambule d’In The Lost Lands. On pourrait presque penser à une injonction méta tant le nouveau film de Paul W.S. Anderson nous emmènera sur des territoires cinégéniques insoupçonnés !
Le réalisateur a su se faire une réputation peu reluisante via la franchise Resident Evil (qui impliquait déjà sa femme Milla « multi-pass » Jovovitch). Pourtant, même dans ses échecs on lui doit des OVNI débridés tels que son 3 Mousquetaires en 3D, le méconnu Soldier, le plaisir coupable Mortal Kombat ou encore le réussi Event Horizon !

Après une adaptation franchement pas terrible de Monster Hunter, In The Lost Lands continue la lancée de Paulo à explorer des univers fantastiques (en incluant toujours sa femme pour y jouer le même type de rôle bien sûr !) : le métrage nous mène ainsi dans un futur western-post-apocalyptique où l’humanité subsiste dans une unique ville en proie à la loi du plus fort.
In The Lost Lands ou le pot-pourri franchement pourri
Alors que l’Église exerce un pouvoir des plus autoritaires, la fille régente du Roi en opposition décide de faire appel à Alys la Grise (Milla Jovovitch), une sorcière également traquée par l’ordre religieux. Son objectif sera de trouver une peau de métamorphe aux confins des terres oubliées, épaulée de Boyce (Dave Bautista), un énigmatique mercenaire solitaire.
In The Lost Lands a beau avoir un concept simple propice à un film au rythme ramassé, rien ne nous prépare au dégueulis narratif qui nous plombera pendant près d’1h40 ! Pourtant un film post-apo teinté de fantasy (la magie existe dans cet univers via le personnage d’Alys ou quelques créatures fantastiques) devrait nous titiller comme il faut le nerf pudendal, d’autant que la promo martèle que George R.R. Martin (Game of Thrones) est l’auteur de cet univers inédit.

Dès les premières minutes du film on se rend compte que ce dernier devrait plutôt finir ses bouquins à Westeros plutôt que de se disperser : In The Lost Lands accuse d’un des world-buildings les plus fainéants et clichés de ces dernières années, saupoudrée d’une fabrication globalement honteuse (même pour un budget de 55 millions de dollars) !
Indigence à tous les niveaux
C’est simple, toute la « mise en scène » repose sur des plateaux dénués de vie digne d’une production DTV des années 2000 (le spectre d’Uwe Boll n’est clairement pas loin). Pas de scénographie, pas de tenue technique, pas de direction artistique, tout est éclairé via des CGI dignes d’une PS3 en arrière plan (une séquence impliquant un tank ne peut que faire décocher un rictus bien gras devant le niveau CE2 de l’incrustation).
On appréciera le je-m’en-foutisme global de l’action donc, circonscrit à des successions de plans rapprochés cache-misères agrémenté de ralentis comme dans un mauvais Snyder. Sorcière adepte du kung-fu, Bautista mono-expressif sans développement, seconds couteaux jouant comme des endives… le clou du spectacle tiendra avant tout d’une écriture aux abonnés absents !

In The Lost Lands a beau être une adaptation, le matériau de base n’était pas propice à développer tout un univers cohérent ou touffu. Même la notion de magie doit être acceptée sans background ou introduction préalable, au sein d’un mashup d’influences jamais digérées et sans aucune singularité ! Ville sans habitants (seule une taverne random sortie d’un Mad Max de Syfy fait illusion), méchants cabotins caricaturaux sans relief, love interest servant uniquement comme chair à canon, set pieces interchangeables…
Le pire film de l’année
Paul W.S. Anderson n’a même pas confiance en sa capacité à véhiculer le temps qui passe, préférant user d’inserts criards rappelant l’arrivée de la pleine lune (In the Lost Lands se déroulant sur 5 jours) pour tenter de créer du gravitas. Pire encore, si les grossières ellipses que l’on se tape ne suffisaient pas (le film n’a pas le temps !), toute la finalité de l’intrigue en mode « faux plot-twist » sera la cerise sur le gâteau de fientes, bazardant globalement d’un revers de la main en se mouchant du coude tout ce qu’on aura préalablement enduré. Bref, rien à sauver dans cette production R-Rated constamment dans le hors-champ niveau violence, et dans la crétinerie pure pour tout le reste !
In The Lost Lands est sorti au cinéma le 5 mars 2025
avis
Tout dans In The Lost Lands respire le non-cinéma : script sans aucun sens, personnages creux, direction artistique ayant 20 ans de retard, scénographie absente, tenue technique indigente... Pire encore, ce nouveau navet de Paul W.S. Anderson insulte complètement le spectateur dans une narration fantôme virant à la queue de poisson la plus totale. Bref, une gigantesque mascarade à peine digne d'un DTV du début des années 2000 !