Il y a deux types de comédies françaises : celles qui applique la même recette depuis 1492 (on exagère à peine), et celles qui osent, non sans intelligence. Sous ses faux airs de première catégorie, Coexister n’était finalement pas de la poudre de perlimpinpin.
Un humour percutant. On peut reprocher à Fabrice Éboué de manquer de subtilité lorsqu’il s’agit de nous faire marrer, mais on ne niera pas l’efficacité de la manœuvre. D’autant que le bonhomme n’est pas du genre à respecter la bienséance, comme il le prouve avec son troisième film. Dans ce « vivre ensemble » chantant, on se moque ouvertement, on ose beaucoup et on prouve qu’on peut rire de tout, surtout de la religion, toutes les religions, mais toujours avec tendresse.
Savoir aimer. Le second degré évident de Coexister n’enlève rien à la force du message. Rassembleur, ce dernier tend à montrer que derrière le col romain, la kippa ou le kufi se cachent des hommes comme les autres qui ont plus de points communs qu’il n’y paraît et qu’importe sa foi, l’amour de son prochain reste le même. Surtout quand le prochain s’appelle Audrey Lamy, hilarante succube malgré elle. Un régal !