NDLR : Retrouvez le test technique et celui des bonus (nombreux !) en bas de page, sous la vidéo.
Douglas Trumbull imagine, avec Silent Running, une fable science-fictionnelle au postulat suivant : dans l’espace, un groupe de chercheurs maintient en vie ce qu’il reste de Nature. D’emblée, ce petit film culte de 1972 se place à son insu dans un futur possiblement prophétique. Bâtisseur d’effets spéciaux fantastiques, Trumbull bricole un univers crédible au charme suranné, éclatant sous les lyrics mièvres de Joan Baez.
Une première œuvre étrange. Soudain, l’ordre est donné de détruire les ressources savamment entretenues. L’un des chercheurs se rebelle et s’isole en compagnie de trois robots. Là, Silent Running quitte le terrain de la fable pour l’étude de caractère. Le pari est risqué : Bruce Dern seul dérivant dans l’espace une heure durant. Le rythme ralentit et oscille entre instants de suspens et flânerie simplement humaine.
La dispersion ne convainc qu’à moitié. Le film révèle alors sa véritable facette : ses robots. Trumbull est obsédé par ces êtres mécaniques, très attachants et anticipateurs d’une vision bienveillante du genre. Il est regrettable néanmoins que le cinéaste ne donne pas d’écho au déchirement intérieur du personnage, devant lequel on reste gentiment de marbre.
Silent Running est disponible dans une superbe édition Blu-ray + DVD + Livret chez les toujours excellents confrères de Wild Side.