On imaginait mal Peter Berg capable de construire de ses propres mains une œuvre aussi violente, cynique, sadique et paranoïaque que Very Bad Things. Son audience risque d’adorer avec joie ou de rejeter en bloc.
Client de la première option, on pourra se délecter d’une narration qui excède toutes les possibilités de son simple postulat avec une allégresse communicative, teintée d’un poil de suspens pour rendre la pilule plus palpable. Pour la faire courte : cinq amis partent enterrer la vie de garçon de l’un d’eux lorsqu’un accident macabre se produit, entrainant une chaîne de drames dont on prend un plaisir malsain à rire à gorge déployée. Une sorte de Destination Finale plus humain et dont le propos égratigne à boulets rouges une forme de bassesse masculine.
Bonne nouvelle, la réalisation de Berg est traversée par une énergie de tous les diables, où le décadrage et un montage frénétique accentuent avec logique la folie ambiante. Pièce maîtresse de l’œuvre, le casting est soulevé par une pelleté de brillants seconds couteaux, dont ressort un Christian Slater mémorable. On pourra toujours reprocher à Berg d’en faire beaucoup trop dans son final, mais comme disait Freud : « l’excès fait partie de la nature même de la fête ».
Disponible dans une édition catastrophique, Very Bad Things est sorti le 17 Février 1999 en salles françaises.