À la rédac, on est plutôt fan du bonhomme, mais avec A Cure for Life, Gore Verbinski tente tout et paradoxalement n’ose rien, avant de totalement lâcher l’affaire. Et la pilule a du mal à passer.
Esquisse d’un chef-d’œuvre. Pourtant tout semblait bien parti : un scénario en béton critiquant le capitalisme, des plans sculptés, une atmosphère non sans rappeler Shutter Island… le long-métrage provoque une fascination presque hypnotique. On touche aux codes du film d’horreur, sans vraiment y plonger, se demandant avec avidité où le réalisateur va bien pouvoir nous emmener.
Catastrophe confirmée. Plus les minutes passent, plus les ficelles scénaristiques se montrent grossières et plus on ressent un certain malaise : et si Verbinski lui-même ne savait pas dans quelle direction aller ? Trop dans la retenue, le cinéaste rallonge son récit comme s’il attendait que quelque chose se passe. Jamais réellement effrayé ni surpris, la frustration commence à nous gagner lorsque arrive le coup de grâce : un final cataclysmique au twist ridicule qui s’éloigne de l’idée originelle en grand écart façon Jean-Claude Van Damme. Un si beau potentiel gâché, ça tient presque de l’exploit.