Disponible pour la première fois en DVD depuis sa sortie en 1981, Le Survivant d’un Monde Parallèle vient tout juste d’être édité en version collector par Rimini Editions. Ce film australien, réalisé par David Hemmings, s’inspire d’un roman de James Herbert et retrace l’histoire d’un crash d’avion et de son unique survivant : le pilote.
Le scénario a tout pour plaire aux fans de fantastique : un pilote d’avion, seul survivant d’un crash, tente de se souvenir de ce tragique évènement car il a perdu la mémoire. Aidé par une medium qui a assisté à l’accident, il recolle peu à peu les morceaux et comprend qu’il est, en réalité, investi d’une mission. Inspiré d’un roman fantastique, ce long-métrage se base donc sur une histoire passionnante, même si elle n’a reçu qu’un accueil mitigé à sa sortie en salle.
Le Survivant d’un Monde Parallèle : cauchemar éveillé
La première scène, celle de l’accident d’avion, demeure assez bien faite pour l’époque. Le film ayant bénéficié du plus gros budget du cinéma australien à ce moment-là, le réalisateur a pu prendre le temps de construire une belle scène de crash. Mis à part le plan étrange de la personne qui s’agrippe à un arbre planté pile dans la trajectoire de l’appareil qui lui fonce dessus, la séquence de l’accident demeure réaliste et crédible. L’arrivée des secours et le chaos qui s’ensuivent contribuent également à faire monter la tension générale. Plusieurs éléments finissent toutefois par ternir peu à peu le film.
Un montage… hallucinant
Si la narration du film demeure assez claire et correctement rythmée, le montage, en revanche, semble avoir été un peu délaissé… Les séquences s’enchaînent entre des lieux sans rapport, les personnages arrivent de nulle part et repartent comme ils sont venus. Dans la version longue du film, certains plans ne présentent pratiquement pas d’utilité. Régulièrement au cours du film, on retrouve le lieu de l’accident avec les deux mêmes surveillants… Sans qu’il ne se passe rien. Pareil pour les scènes où l’on voit seulement un soldat traverser un couloir. Les visions du passé et du présent s’enchaînent sans logique apparente et, la plupart du temps, sans faire progresser le film.
Peut-être cet effet un peu lourd résulte-t-il du cadrage pour le moins hasardeux de certains plans. Celui sur la tête de l’avion, revenant régulièrement tout au long du film, devient parfois risible tant il ne montre rien d’autre que… la tête de l’avion. Alors que l’on regarde dans tous les coins de l’image pour y déceler un indice ou un élément étrange, rien ne surgit. De la même manière, l’une des scènes où l’un des personnages s’introduit dans les ruines de l’appareil et reçoit un coup littéralement tombé du ciel tombe également à plat. Plusieurs questions demeurent par ailleurs sans réponse : pourquoi les enfants du début jouent-il à un, deux, trois, soleil et tout d’abord, que font-ils là ? Pourquoi la medium ne fait-elle jamais rien quand elle pourrait agir ? Quel sens avait la relation de Keller avec la femme de son copilote ?
Typical 70es !
Si, dans l’ensemble, le film souhaite laisser plusieurs questions en suspens, il conserve néanmoins un charme désuet et peut faire plaisir à voir. Les différences de colorimétrie entre certains plans qui piquent un peu les yeux, la musique qui titille les tympans… On est bien devant un film de la fin des années 70 ! Les afficionados de cette époque reconnaîtront immédiatement Robert Powell dans le rôle de Keller, qui jouait le père de Tommy dans l’adaptation de l’opéra rock des Who. Ce long-métrage se regarde volontiers pour se replonger dans cette époque.