Si tu connais l’épisode de South Park qui parle d’Indiana Jones 4, tu vois déjà où on va en venir avec cette énième version de Robin des Bois qui n’a qu’un intérêt : rendre celle de Kevin Costner encore meilleure.
On a rien contre un peu de relecture, surtout quand il s’agit d’une figure comme Robin des Bois qui a connu tellement de vies, tout support confondu, qu’il faut bien se démarquer de temps en temps. La preuve, même si on n’apprécie pas particulièrement le film de Ridley Scott, on ne peut nier qu’il tentait quelque chose. Ce n’est pas le cas de ce long-métrage d’Otto Bathurst qui se contente juste de se foutre de notre gueule.
Ici, chaque pan de scénario semble écrit avec la même idée : faire différent, mais en pire. Les relations entre personnages – et leurs motivations – reposent sur une ou deux lignes de dialogues… et pas des bonnes. On ne s’intéresse ainsi à aucun d’entre eux et la réécriture grossière de certains (coucou Petit Jean) insulte presque la légende. Et quand l’histoire évite d’entrée de jeu de se « dater » pour pouvoir balancer quelques anachronismes ridicules, on se dit que l’Enfer est pavé de bonnes intentions, et Robin des Bois de mauvaises. Sans parler du manque de budget des décors et des costumes.
Robin des Bois qui rate toutes ses cibles
Tu nous diras, l’important est peut-être ailleurs, dans le divertissement qu’on nous propose avec plein d’action, de flèches qui volent, de poursuites à cheval, etc. Tu as presque raison tant le métrage ne vit que pour nous fournir notre dose régulière d’explosion et de ralentis (souvent les deux en même temps)… digne d’un film du début des années 2000.
Ce Robin des Bois accuse un retard dans la mise en scène consternant ,avec des plans copiés sur des séries B ringardes quand on ne tombe carrément pas dans du mauvais jeu vidéo – l’introduction ressemblant à un Call of Duty du pauvre -. Brouillonne, ridicule, chorégraphiée à l’extrême, l’action est un mauvais patchwork de ce qui ne se fait plus depuis vingt ans. Même le casting est souvent pris en flagrant délit de ne pas y croire.
Dans une grande volonté de fermer les yeux, on peut considérer que ce Robin des Bois n’ennuie pas en jouant la carte de la distraction décérébrée à fond. Mais ça serait oublier qu’on peut trouver mieux… partout, tout le temps.