Après une saison 3 plus efficace que la seconde, Preacher s’élance pour son ultime run halluciné et irrévérencieux, lequel commence doucement.
Cassidy prisonnier du Graal, Jesse et Tulip essayent de le libérer tout en continuant de chercher Dieu. Le coup d’envoie de cette quatrième et dernière saison se fait pour l’instant timide même si les enfants terribles de Hollywood, Seth Rogen et Evan Goldberg, semblent confiant de leur dernière itération de Preacher. En même temps, ils peuvent d’ors et déjà dormir tranquille, The Boys prenant généreusement la relève des adaptations barrées de Garth Ennis.

Avec un double premier épisode, AMC fait plaisir aux fans de Preacher qui attendaient le retour du trio surnaturel avec impatience. L’arc narratif familial de Jesse Custer terminé, Genisis de retour et Cassidy Torturé, la série iconoclaste à tout le loisir de nous faire un tour d’horizon des enjeux à venir. De l’extinction des dinosaures mangeurs d’excréments au trafic de prépuces, pas de doute, ce dernier trip s’annonce aussi fidèle aux comics que déjanté.
Le calme avant la tempête
Pourtant, aussi cinglé soit-il, le retour de Preacher n’est pas aussi délirant qu’on pouvait l’espérer. Moins dense que les habituels season premiere, ce double épisode peine à lancer la machine et se contente de brosser un portrait attendu du show le plus décomplexé de ces dernières années. Si certains passages prêtent à sourire quand d’autres nous choquent gentiment, on reste sur notre faim, friand d’un produit télévisuel apte à nous proposer des élancements visuels et narratifs d’ordinaire dingues et jouissifs. Pourtant l’humour cinglant ou les séquences d’actions choc sont de retour aux côtés cette fois d’un élan plus onirique que d’habitude et qui promet de renouveler le show pour un effet qualitatif.

Donc pas de doute, à l’approche de sa conclusion, le show de AMC parviendra à finir en beauté l’une des échappées télévisuelles les plus génialement outrancières. Avec son nouveau générique, son décor australien naturel et son énorme budget en hémoglobine et en moyens cinématographiques, cette nouvelle fournée d’épisodes s’annonce épique. En développant la théorie de l’évolution ou le parcours personnel de Dieu, la quatrième saison de Preacher promet d’être une envolée de qualité, toujours portée par un casting exceptionnel et une caméra graphique à souhait, dynamique et délicieusement gore. Du grand art qu’on a hâte de découvrir.