L’idée de Numéro Une est belle : en s’appuyant sur des anecdotes véritables, montrer les difficultés d’une femme pour arriver au sommet dans un milieu d’hommes. Un thriller féministe solide bien qu’un peu naïf.
La force du message. Portée par une exceptionnelle Emmanuelle Devos et des seconds rôles tout aussi impliqués, le film dépeint une réalité sans pour autant sombrer dans les clichés. Tonie Marshall évite le manichéisme facile dans ce qui aurait pu se transformer en une énième guerre des sexes entre les agneaux féminins et les loups masculins. Dénoncer le sexisme oui, mais avec subtilité, élégance, justesse. L’impact n’en est que plus fort.
La faiblesse de la forme. La réalisatrice échoue toutefois à dépasser son cadre formel et un brin trop sage, oubliant de soigner son intrigue politico-industriel. Si la fin justifie les moyens, ces derniers restent trop discrets, laissant le sentiment qu’on loupe une partie de l’histoire, celle qui aurait finalement placé l’héroïne au même niveau que ses adversaires. Un manque de tension qui empêche Numéro Une de l’être vraiment, alors qu’elle le mériterait !