A la suite de plusieurs années dans le milieu de l’animation japonaise, Yoshimi Itazu réalise son premier long-métrage : Le Grand Magasin. Adapté d’un manga, ce film pour enfant tente de sensibiliser sur un sujet actuel : l’extinction massive d’espèces animales. Un message passé avec légèreté et bonne humeur.
Le nom de Yoshimi Itazu ne vous dira sûrement pas grand chose. Pourtant, ce réalisateur, scénariste, animateur, character designer et storyboarder a travaillé sur des productions d’animation japonaises réputées. Citons par exemple Paprika et Paranoïa Agent de Satoshi Kon – dont il est un proche collaborateur – Miss Hokusai de Keiichi Hara ou encore Le Vent se lève de Hayao Miyazaki. Mais pour la première fois, avec Le Grand Magasin, il décide de signer son propre film !
Un huis-clos immense
Le titre Le Grand magasin n’est en rien laissé au hasard. Dans ce film, l’ensemble de l’intrigue se déroule dans cet immense lieu plein de vies où tous types d’espèces se côtoient. La clientèle aisée n’est pas constituée d’êtres humains mais d’animaux revêtus de parures luxueuses. Ici, ce sont eux qui règnent et les humains sont relégués au rang de concierge, de serveur ou de cuisinier. Akino, protagoniste principale de l’histoire, est une jeune fille qui tente de trouver sa place en tant qu’apprenti concierge dans ce vaste espace animé. Elle souhaite choyer et servir du mieux qu’elle le peut tous ces consommateurs.

En tant qu’adaptation du manga de Tsuchika Nishimura, La Concierge du Grand Magasin, ce film suit l’esthétique du mangaka. Le style des dessins est relativement similaire mais un changement notoire s’opère : des couleurs chatoyantes remplacent le noir & blanc. Ces tonalités vives font ressortir l’effervescence constante du lieu et accentuent l’ambiance de fête : nous sommes à l’approche de Noël.
Une sensibilisation manifeste
A travers son aspect fortement enfantin – dans les réactions des personnages ou les situations présentées – ce long-métrage tente de sensibiliser sur un sujet central et urgent : l’extinction massive de nombreuses espèces animales. Cette volonté de préserver et de protéger la nature est présente de manière frontale par la voix off ou certains dialogues. Une aparté présentant différentes espèces – la ninoxe rieuse, le vison de mer, le loup de Honshu – ponctue même le récit.

En anthropomorphisant les animaux – autant dans leur allure que dans leurs désirs – Yoshimi Itazu dénonce notre vision consumériste du monde. Un inversement notoire s’opère, et les Hommes tentent de racheter leurs fautes en offrant aux animaux tout le luxe possible. Le réalisateur prône une vision optimiste : une cohabitation est envisageable.
Un enchainement de situations
On n’a pas le temps de s’ennuyer en regardant Le Grand Magasin. Les saynètes s’enchaînent et foisonnent, obligeant Akino à courir dans ce vaste lieu. Elle multiplie les gaffes, les erreurs mais ne désespère jamais, cherchant toujours à faire du mieux qu’elle le peut. Son optimisme forcené la pousse à venir en aide à de nombreux personnages et à se retrouver dans des situations pour le moins… compromettantes. Surveillée de près par son patron Tôdo, capable de survenir à tout moment, et par un étrange homme au bloc note, elle ne doit rien laisser au hasard sinon… c’est le renvoi !

Le Grand magasin est un film d’animation qui convient parfaitement pour passer un moment agréable en famille à l’approche des fêtes de Noël.
Le Grand magasin sort au cinéma le 6 décembre et en avant première dans toute la France le 19 novembre.
Avis
Avec Le Grand magasin, le réalisateur japonais Yoshimi Itazu signe un premier film d'animation léger et coloré. Une plongée fortement rythmée dans un immense huis-clos rempli d'animaux de différentes espèces. Un film qui tente de sensibiliser les enfants sur un sujet écologique important et actuel : la disparition massive d'espèces animales.