J’en perds mon latin ! nous livre une enquête minutieuse et éclairante sur l’origine des mots de tous les jours.
J’en perds mon latin ! est un ouvrage instructif qui nous raconte l’origine de mots que nous utilisons au quotidien, mais aussi leur évolution à travers le temps, les différents emprunts et allers-retours d’une langue à une autre. Ceux qui n’ont pas survécu jusqu’à nous également. Des histoires intéressantes, amusantes et parfois surprenantes.
Un livre un peu plus fun qu’il en a l’air
J‘en perds mon latin ! peut, au premier abord, sembler offrir une lecture laborieuse. En effet, les titres des chapitres ne donnent pas forcément d’indication quant à leur contenu, la mise en page est assez rébarbative et aucune illustration ne vient apporter un peu de fraîcheur et de dynamisme à l’ensemble. Aussi, on est plutôt tenté de lire en diagonale et de se laisser interpeller par certains mots, certains passages.
Et lorsqu’on se plonge un peu dans la lecture, on y prend tout de même un certain plaisir. Car le voyage au cœur de la langue française que nous propose Françoise Nore, docteur en linguistique, nous réserve plus d’une surprise ! Et si l’autrice nous livre le résultat d’une étude rigoureuse, elle ponctue ses explications de petites touches d’humour qui rendent l’ensemble relativement agréable à lire.
Une enquête minutieuse
C’est un travail de chercheur, d’enquêteur même, qui a permis à l’autrice d’identifier des liens de parenté insoupçonnés entre des mots, et de faire quelques découvertes lexicales surprenantes. Ainsi, on découvre par exemple que le mot glamour est un descendant de grammaire ; qu’étymologiquement, un ministre est un inférieur ; qu’au moment de son apparition le nom collection était un terme médical signifiant « amas de pus », ou encore que la virgule tient son nom de sa ressemblance avec une petite verge.
De quoi faire sourire ! On y apprend l’origine des mots tapenade, chips, vodka, histoire de briller un peu à l’heure de l’apéro ! Ou encore celle des noms de nos tissus, de nos vêtements, ou des termes relatifs aux vacances d’été, pour prolonger un peu le plaisir ! Les amoureux des animaux ne seront pas en reste d’apprendre que l’hippopotame est un cheval du fleuve ; ou de découvrir l’origine étonnante des mots langouste ou tortue. Mais on ne va pas tout vous dévoiler non plus !
Ces anglicismes qui n’en sont pas !
Cet ouvrage est également l’occasion de remettre les points sur les i quant à certains mots que l’on croit, à tort, être des anglicismes et qui – s’ils ont effectivement fait des allers-retours de part et d’autre de la Manche – sont bel et bien des mots français. On retiendra notamment bacon, hobby, coach, spleen, trench-coat ou encore vintage.
On découvre aussi avec étonnement les mots anglais empruntés au français comme travel, trip ou journey ; mais aussi les mots russes empruntés au français comme binocle, vinaigrette ou garde-robe, même s’ils ne sont pas toujours utilisés avec le sens qu’on leur connaît. Ainsi, les Russes peuvent avoir des canicules en plein hiver puisqu’il s’agit pour eux de… vacances scolaires ! À cette même période on croisera d’ailleurs dans leurs rues beaucoup de salopes ! Comprenez « manteaux de femmes », évidemment… !
Bref, vous l’aurez compris, la langue française est loin de nous avoir tout dit ! Et cet ouvrage nous permet d’en percer quelques mystères.
J’en perds mon latin !, de Françoise Nore, est paru en mai 2022 aux Éditions de l’Opportun.
Avis
Si vous aimez la langue française, que vous êtes curieux et que vous aimez être surpris, ce livre est fait pour vous ! Il se lit finalement assez vite et nous donne envie d'aller encore plus loin dans l'exploration des mots que nous utilisions jusqu'à présent sans trop y réfléchir.