Nabil Ayouch est, avant d’être un homme, un être humain. C’est pourquoi il jette à l’occasion de son septième film, Much Loved, un regard sur trois puis quatre femmes – avant de créer une polémique autour d’un sujet difficile -. Localisé au Maroc, le récit suit le quotidien de Noha, Randa et Soukaina, trois prostituées qui tentent au mieux de maintenir le fragile équilibre de leur vie.
Pour sûr, Much Loved cherche à mettre en lumière la souffrance multidimensionnelle qui tient sans relâche ces existences sacrifiées. La caméra entretient un tel rapport charnel avec ses personnages que l’atmosphère se tient au bord d’un scabreux étouffant. On pourrait en faire état si les témoignages recueillis durant la préparation n’étaient pas plus dérangeants encore.
Au fond, le film n’est qu’une preuve de plus que les réalités du monde sont parfois pires que les cauchemars. Il résulte d’une telle œuvre coup de poing un témoignage poignant qui vaut par sa capacité à ne pas laisser indifférent. Ses interprètes brillent dans cet exercice en forme de coup de poing, destiné à faire bouger les consciences, qui perd en délicatesse ce qu’il gagne en urgence.
Much Loved est disponible en DVD & VOD.