NDLR : Retrouvez notre test technique et celui des bonus en bas de l’article.
Il va falloir considérer Night Fare comme un cas à part. En raison de son économie réduite et de son postulat burné – un taxi « testostéroné » poursuit deux jeunes hommes au passé trouble -, cette production appartient au terrain déserté de la série B de genre 100% frenchie. Le jugement est d’ailleurs altéré dès l’introduction de nos deux têtards en chef, dont on comprend qu’une zone d’ombre tend leur relation.
Leur incapacité à déclencher l’empathie attendue tire sa source d’une écriture ayant la main lourde, résultante d’un tournage express. Ça et là pourtant surgit d’une mise en images acérée une ambiance nocturne délectable, héritière d’un cinéma d’épouvante empli de suggestions. Tout comme des effets de manche alourdissent paradoxalement quelques compositions aériennes.
Les séquences d’action battent le feu et la glace avec une inconsistance chronique. C’est alors que surgit le dénouement final. Soudainement, il surgit de ce magma d’intentions sincères une épaisseur inattendue. Celle-ci est aussi moralement répréhensible qu’elle fait pénétrer une mythologie fascinante au cœur du projet, et rappelle que Night Fare est aussi un objet pétri d’une ambition sans complexes, donc fascinante.
Night Fare sort demain en Blu-Ray, DVD & VOD. Un conseil : lisez en complément notre truculente critique parue lors de la sortie cinéma et qui ne fait pas de cadeau au film. Et choisissez votre camp en voyant par vous-même.