Céline Sciamma continue son ascension du cinéma français engagé avec une l’histoire d’une peintre qui vient sur une île bretonne afin de réaliser le portrait d’une jeune noble, au XVIIIe siècle.
Sobre mais avec de grands moments.
Le Portrait de la jeune fille en feu est bien réalisé, mais trop maniéré par bien des aspects. Entre autres, le scénario se révèle plutôt convenu et manque de piment. Par contre, Céline Sciamma montre ce dont elle est capable avec l’utilisation de la musique, si rare dans le long-métrage (on est au XVIIIe, on n’est pas entouré de musique comme aujourd’hui). À trois moments clefs, la bande-son prend une importance colossale, en particulier lors du dernier plan majestueux qui exprime (s’il fallait encore l’exprimer) tout le talent d’Adèle Haenel.
Portraits de femmes sous influence.
La réalisatrice a fait un film 100% féminin et elle aborde de nombreux sujets liés à cet aspect. Parfois, elle tombe légèrement dans la démonstration de son propos, ainsi que dans l’énumération de ses causes, mais elle parvient tout de même à garder le cap. De plus, le récit étant basé sur une peintre, Sciamma fait le choix logique d’imprégner sa réalisation de la peinture de l’époque. On se promène dans le clair-obscur de la peinture flamande et dans les portraits « rococo ». C’est donc une invitation à voyager dans des tableaux représentant de très beaux portraits et des paysages aux accents mythologiques.
Encore une fois, Céline Sciamma livre une belle œuvre qui laissera une trace dans l’esprit des festivaliers (mais surtout pour son dernier plan !).