Miracles est une pièce pour trois danseurs entre hip-hop, danse contemporaine et art du cirque.
Miracles s’intéresse au lien entre ce que nous dansons et ce que nous voyons, entendons, ressentons. Dans cette pièce pour trois danseurs, le chorégraphe Bouba Landrille Tchouda nous invite à explorer « la question de l’inter- dépendance, qui nous bouscule tout autant qu’elle nous enrichit. »
La magie de ce Festival OFF c’est qu’il nous permet de découvrir une multitude de disciplines, de genres, différentes formes artistiques. Parmi elles, la danse. Un univers que nous prenons toujours beaucoup de plaisir à aller explorer, et qui nous a déjà valu de jolis coups de cœur. On pense notamment à Landing, qui nous avait époustouflés l’an dernier. Miracles n’aura pas eu cet effet-là, mais nous aura offert un agréable moment.
Faire corps avec l’environnement
Les danseurs observent, contournent, apprivoisent cette structure étrange disposée sur la scène. Une exploration individuelle parfois, ou en groupe. Les corps ondulent, tournoient, glissent, s’agrippent, et se rejoignent parfois à mesure que cette structure se déplace, qu’elle prend d’autres formes puisque tout est mouvement, que rien n’est figé.
Ils jouent avec elle, se jouent d’elle tandis qu’elle se plie, se déplie, se penche et offre alors de nouvelles possibilités, des perspectives différentes. Ils réagissent à cet environnement qui se transforme, à ce qu’ils ressentent, à ce qui est amené par l’autre aussi.
Pourquoi nos chemins se croisent, nos esprits se frottent, nos corps s’émeuvent ? Qu’est-ce qui fait que chaque mot, chaque geste porte en lui un potentiel de merveilleux et peut nous emmener, nous et les autres, vers des horizons insoupçonnés?
Ces temps de chorégraphie en duo ou trio sont particulièrement beaux. Certains nous emmènent loin, très loin, portés par les puissantes musiques électro-acoustiques d’Yvan Talbot qui invitent à la transe et tiennent un rôle essentiel. C’est d’ailleurs à elles que l’on s’agrippe lorsque quelques longueurs se font sentir.
Une lecture complexe
Difficile de ne pas être admiratif d’une performance à ce point physique. Annelise Pizot, Razy Essid & Timothée Noah Mgbélé sont habités d’une énergie qui ne faiblit à aucun moment. Ils sont mis en valeur par la lumière de Fabrice Crouzet qui se resserre parfois sur un corps, un visage. Et qui offre ainsi quelques instants de grâce.
Pour autant, malgré l’indiscutable poésie de certains tableaux – à l’image de l’avant-dernier qui aurait pu faire une très jolie fin, avec cette structure qui, soudain, se balance et semble prendre vie – nous avons eu du mal à lire le sens de cette création. En effet, nous n’avons pas perçu ce va-et-vient entre l’intime et l’extérieur, et cette question de l’interdépendance a tardé à nous apparaître. Nous avons finalement passé pas mal de temps à nous demander ce qu’était sensée représenter cette forme, ce qu’elle symbolisait.
Un joli moment tout de même.
Miracles, de Bouba Landrille Tchouda, avec Annelise Pizot, Razy Essid & Timothée Noah Mgbélé, se joue à La Manufacture, à Avignon, du 08 au 19 juillet à 13h55.
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Avis
Si ce spectacle offre de jolis moments et révèle tout le talent de trois formidables danseurs, sa compréhension n'est toutefois pas évidente. Et l'on se laisse finalement convaincre par les musiques envoûtantes et les jeux de lumière qui portent avec beauté ces chorégraphies.