Delmer Daves est un cinéaste connu de certains cinéphiles, mais qui demeure dans l’ombre des grands de son époque tels que Ford ou Mann. Néanmoins, sa carrière possède des pépites cinématographiques de l’excellent film noir, les passagers de la nuit (Bogart et Bacall) en passant par le western dont on va parler maintenant, L’Homme de nulle part (1956).
Western shakespearien et freudien. Il y a un admirable développement non-manichéen de la psychologie des personnages avec des maux qui trouvent racines dans la nature jalouse de l’homme ou dans les traumatismes d’enfance. Le tout est porté par un casting cinq étoiles avec Glenn Ford, Ernest Borgnine, Richard Bronson et sans oublier Rod Steiger qui joue un « méchant » tout en nuances.
Une esthétique éclatante. C’est un film qui a quelque chose de « noir et blanc » alors qu’il est en couleur. Les silhouettes dans la pénombre sont intégrées dans des paysages aux couleurs saturées. Comme des âmes en peine, les personnages vont de l’ombre à la lumière et inversement. Voilà une raison de plus parmi tant d’autres pour (re)découvrir un film de Delmer Daves !