Si le loup y était… est un spectacle jeune public qui revisite avec inventivité et humour trois des principaux contes de notre enfance, dans lesquels le loup tient le rôle principal.
La chèvre de Monsieur Seguin, le petit chaperon rouge, Pierre et le loup : voilà les trois contes de Si le loup y était… dans lesquels nous emmènent Aude Lanciaux et Héloïse Lacroix. Un spectacle moderne, poétique et plein d’imagination qui réinterroge en douceur les idées véhiculées par ces histoires dans lesquelles le loup n’a pas vraiment le beau rôle.
Une immersion dans les contes de l’enfance
Aude Lanciaux fait une merveilleuse conteuse. Elle s’installe sur scène avec une grande délicatesse, ouvre sa malle aux trésors et prend soin de distiller un peu de magie dans l’air avant de s’élancer dans le récit. Des sons, notes, mélodies, s’élèvent doucement et accompagnent chacun des trois contes dans lesquels elle nous emmène. Et puis, de l’autre côté de la scène, Héloïse Lacroix incarne avec un soupçon de folie et beaucoup d’expressivité les personnages principaux des trois contes. À savoir, une chèvre éprise de liberté, une petite fille imprudente, et un adolescent colérique qui cherche à affirmer sa virilité. Un bien joli duo pour une création remplie d’intelligence et de fantaisie.
Un moment de divertissement esthétique
Le spectacle vient à peine de commencer. Dans la salle (remplie à ras bord de joyeux mouflés le jour de notre venue !), pas un bruit. Tous les regards sont déjà captivés. Et pour cause, les stimulations sont nombreuses. Entre la conteuse qui nous emmène dans de véritables promenades poétiques, la musique qui nous envoûte, les différents univers sonores qui nous immergent dans chaque conte, les personnages mimés avec humour, les projections visuelles ou encore les jeux d’ombres et de lumières : aucune place n’est prévue pour l’ennui ! On en prend plein les yeux, les oreilles et l’imagination. Et on redevient tous bien volontiers petits !
L’animal redouté est-il vraiment si redoutable ?
Le loup : voilà la grande thématique de ce spectacle puisqu’on le retrouve dans les trois contes mis en scène. Des histoires qui présentent initialement l’animal telle une bête dangereuse et menaçante. En effet, le loup y est un prédateur qu’il faut craindre ou chasser sans état d’âme. Mais l’idée de cette création est d’amener petits et grands à porter un autre regard sur la bête. De nous amener à interroger nos peurs et nos croyances en changeant de point de vue. Mission plus ou moins accomplie selon nous. Car l’idée est bonne et assez bien amenée à la fin du spectacle grâce à une suite imaginaire de Pierre et le loup. Mais ce renversement intervient trop tard. Et il est bien trop bref pour qu’il puisse imprégner l’esprit des petits spectateurs et recouvrir ce que tout le reste du spectacle a laissé voir de cet animal. Dommage.