Deconcerto est un spectacle humoristique et multidisciplinaire sur le thème de l’échec, mêlant théâtre, musique, danse et mime.
Deconcerto met en scène le parcours d’un jeune violoniste qui rate une audition importante, mais décide de persévérer. Il va alors se retrouver à vivre des choses inattendues…
Cette création à la fois poétique et loufoque met l’accent sur l’expression corporelle et musicale. Et si l’on passe un agréable moment avec ces deux comédiens et cette danseuse, ils ont toutefois mis un peu de temps à nous embarquer dans leur univers.
Le corps dans tous ses états
Ne vous attendez pas à un concert, car Natan Gorog joue davantage ici avec son corps qu’avec son violon. Surtout avec cette main gauche un peu trop indépendante et farceuse d’ailleurs ! Le comédien facétieux cherche à nous amuser autant qu’il s’amuse lui-même avec ses tours de magie, ses acrobaties, ou encore quand il échoue joyeusement à imiter les déplacements gracieux de la danseuse !
Il est aidé par Quentin Perriard, qui joue le rôle d’un régisseur plateau dont on ne comprend pas bien l’intérêt de la présence dans un premier temps, puis qui prend davantage de place et vient nourrir la dimension burlesque du spectacle. Son intervention revendicative faussement « hors spectacle » est d’ailleurs très drôle !
Petit à petit, la poésie fait son nid
Deconcerto nous a d’abord… déconcertés. On s’excuse pour ce jeu de mot beaucoup trop facile mais, pour le coup, c’est vraiment le terme qui nous est venu durant les premières minutes. En effet, il nous a fallu un peu de temps pour que la poésie de l’ensemble nous parvienne. Pour comprendre ce qui se passait devant nous aussi, et qui nous a d’abord semblé un peu décousu ; légèrement abrupt également dans certaines transitions.
D’autant que le sens de certains choix artistiques nous a échappé. Comme la mise en place et le retrait à certains moments d’éléments de décor – notamment les oreillers dans la première scène où ils apparaissent – qui n’amène que quelques longueurs ; de même que ce langage sans consonne dont l’histoire aurait complètement pu se passer.
Pour autant, à partir de l’arrivée sur la scène de la danseuse, les choses nous ont semblé se lier, une forme a commencé à se dessiner et un rythme s’est installé. Alors, nous nous sommes laissé charmer par ce duo attachant, par quelques tableaux poétiques, par l’humilité de ce musicien ; mais aussi par l’intention de cette fable qui valorise tout ce que l’échec peut renfermer en lui de possibilités si l’on décide d’en faire une étape, une opportunité d’apprentissage et de croissance.
Et puisqu’il question d’échec, malgré nos réserves, que ce soit clair : Deconcerto est bien loin d’en être un. De toutes façons, ce ne sont pas quelques bémols qui vont faire peur à un musicien !
Deconcerto, de la Compagnie Deconcerto, avec Natan Gorog, Quentin Perriard, Clara Weiss, mise en scène Natan Gorog & Quentin Perriard, se joue au Théâtre du Tremplin, à Avignon, du 07 au 18 juillet à 10h30.
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Avis
Ce spectacle a une matière intéressante qui mériterait d'être travaillée encore un peu pour aboutir à des contours plus nets. La poésie qu'il contient pourrait alors y jaillir plus librement et intensément, et nous parvenir sans détour.