Forspoken, une exclusivité PS5 par les créateurs de Final Fantasy, devait s’imposer comme un titre novateur et révolutionnaire. Il le devait…
Enfin, il en aura fallu du temps avant de pouvoir mettre la main sur Forspoken ! En effet, après moults reports, les équipes de Luminous Studios (qui avaient déjà travaillé sur Final Fantasy XV) proposent un monde ouvert fantastique où la magie domine. Pour combler les joueurs en mal de patience, Square Enix a décidé de sortir une démo jouable il y a quelques semaines qui… n’a pas été très bien accueillie. Pire, elle a même eu l’audace de refroidir les gamers intéressés par ce titre. Ce vent glacial s’est-il transformé en bouffée chaleureuse ? Réponse à travers ces quelques lignes…
Forspoken, une histoire classico-classique !
Dans Forspoken, tu incarnes Frey, une orpheline abandonnée dès sa naissance sous le pont Holland dont elle porte le nom. Âgée de 21 ans et vivant dans le quartier de Hell’s Kitchen de New York, la jeune femme cumule les délits et, par conséquent, les convocations au tribunal. Bien qu’elle soit une véritable délinquante, elle attire la clémence de la juge. Celle-ci lui conseille d’utiliser son « talent » à bon escient pour se racheter une conduite. Après moult péripéties (et un incendie, entre autre), elle décide de sauver son chat (plutôt que ses affaires) et retourne dans sa ville natale… et finit dans un monde fantastique.
Qu’on se le dise de suite : le scénario n’est clairement pas à la hauteur de nos attentes, loin de là. Entre les intrigues prévisibles, les dialogues mous du genou et les interactions inutiles à souhait, on ne peut qu’être agacés. C’est d’autant plus dommage que la narration progresse dans la dernière partie du jeu, où certains dialogues font mouche, sont touchants et valent le coup d’être entendus. On aurait largement apprécié avoir la même intensité tout au long de cette aventure fantastique !
Au niveau de la bande sonore du titre, elle propose des pistes musicales assez agréables à l’oreille mais qui ne sont pas transcendantes pour autant. C’est dommage car celles-ci ont été composées par deux mastodontes du genre, à savoir Bear McCreary (qui a également composé pour God of War Ragnarok) et Garry Schyman (Bioshock). Attention, la qualité s’avère au rendez-vous mais on s’attendait à bien mieux de leur part. On reste littéralement sur notre faim.
Bien que le titre propose quelques environnements jolis et bien pensés en terme de level-design, on ne peut s’extasier devant. En effet, Forspoken vacille entre le très bon et le très mauvais. Nous avons parfois l’impression d’avoir, en face de soi, un titre de 2023, et de l’autre, un jeu qui a une décennie de retard graphique. Rares sont donc les moments où le titre semble à la hauteur de ses ambitions graphiques. Pour éviter tout type de lags, nous te conseillons de jouer en mode « Performance » qui propose une expérience certes, moins jolie, mais bien plus fluide et stable. C’est un élément à prendre en compte, surtout quand le titre se repose à 80% sur un gameplay vif et dynamique.
Forspoken, un gameplay vif mais imprécis
Justement, en parlant gameplay, nous arrivons au cœur même de l’expérience voulue par les développeurs. Le parkour se révèle plaisant, nerveux et intuitif. Il est très agréable de parcourir Athia en étant aussi rapide que le vent. On regrette, en revanche, les approximations au niveau de la précision des déplacements. Le gameplay évolue grâce aux différentes compétences à débloquer au fur et à mesure de l’aventure. Cependant, Athia propose un monde assez vide et rempli de points d’intérêt très classiques.
La gestion des compétences se décline en trois parties : les compétences de combat, d’artisanat et de déplacement. Celles-ci se débloquent en progressant dans l’histoire ou en acquérant des points de mana disponibles dans le monde ouvert. Ces compétences s’avèrent à la fois plaisantes, inutiles et redondantes. Là encore, le jeu alterne entre de bonnes idées et des éléments à retravailler. Il aurait été intéressant, ici, de proposer un panel plus conséquent de compétences.
Les combats de Forspoken sont très dynamiques et basés sur la gâchette droite pour les sorts offensifs et la gâchette gauche pour les sorts de soutien. Les sorts offensifs sont représentés par différents éléments. Bien évidemment, chaque ennemi a des forces et des faiblesses élémentaires qu’il va falloir exploiter afin de s’en tirer indemne. Ces sorts sont très variés et nombreux, ce qui brise une répétitivité que l’on aurait pu supposer. Les sorts de soutien sont basés, quant à eux, sur un système de recharge temporelle.
Le jeu est assez exigeant au départ et demande un certain temps d’adaptation mais se révèle très plaisant une fois le système de combat maîtrisé. Frey se montre pleine de style grâce à sa magie qui fait toujours son petit effet. Cependant, un point important vient noircir le tableau : les combats se montrent parfois assez brouillons et tu ne verras pas toujours le moment où les ennemis s’apprêtent à te mettre une raclée. Enfin, bien que nombreux, les sorts restent classiques de manière générale.
La durée de vie est assez ordinaire pour un open-world. Il faut compter une cinquantaine d’heures pour terminer le jeu à 100%. La quête principale est en revanche relativement courte (moins de vingt heures) mais agréable à suivre. Frey est un personnage attachant, assez original et le jeu développe son histoire. Les quêtes sont en revanche dénuées d’intérêts. Le monde ne peut pas être découvert en entier directement et demandera de progresser dans l’histoire et les compétences.
En conclusion, Forspoken détient des atouts certes intéressants mais qui n’arrivent pas à briller et à sortir leur épingle du jeu.
Avis
Forspoken détient des atouts qui auraient pu le hisser tout en haut du panier. Malheureusement, les nombreux défauts l'empêchent de l'atteindre.
- Graphismes
- Bande sonore
- Gameplay
- Durée de vie
- Scénario