Il y a les attentes démesurées qui se terminent en échec et mat instantané et puis il y a Westworld. Tout le long de sa conception aux remous multiples, la nouvelle série de HBO aura su se tailler un joli mont de promesses. Le cynisme de rigueur voudrait que le défi soit impossible à tenir. Dès les premières minutes, le spectateur n’a pourtant d’autre choix que de se rendre à l’évidence : Jonathan Nolan a frappé un grand coup.
Une énigme haletante. En un pilote inaugural, le mystère se désépaissit en rentrant dans le vif du sujet : que se passerait-il si l’androïde d’un parc d’attraction virtuel se mettait à développer une conscience humaine ? Le premier niveau du récit tient en haleine par son écriture racée et ses personnages fascinants, qu’un casting parfait rend palpable. On est happé dans le nœud de l’intrigue sans savoir vraiment ce qui s’y cache.
Un équilibre parfait. Dès le pilote, on sent surtout la profondeur et la mélancolie des réflexions qui animent Westworld. La mise en scène, à la fois sublime, élégante et pertinente, parvient à mélanger la sauvagerie naïve du Far-West au lugubre du labo sans que les deux univers s’entrechoquent. Ajoutez à cela une composition musicale mémorable et vous obtenez la plus belle promesse qu’HBO a fait depuis belle lurette.