Dans l’ombre des grosses productions, un Tournoi risqué débarque en salles. Risque du sujet : mettre les échecs, jeu ô combien singulier, au premier plan d’un long-métrage. Risque de la réalisation : l’autodidacte Élodie Namer effectuant ses débuts derrière la caméra. Stratégie dangereuse face au spectateur, adversaire intransigeant.
Ouvrons directement sur la pièce mal placée : les nombreuses longueurs. Loin d’appuyer le propos, elles le rendent davantage confus. Le public assiste à des scènes à l’utilité douteuse, parfois carrément gênantes sans lien ostensible avec les échecs. Le Tournoi lui-même ne représentant qu’une toile de fond, la caméra s’arrêtant à peine sur l’échiquier.
Parti-pris de la réalisatrice, préférant s’intéresser aux joueurs, leur mentalité, leur mode de vie marginalisé. L’apprentie cinéaste, à l’image de son personnage principal, tient du prodige. Elle montre une incroyable maîtrise de son cadre, de son lieu, capable de transformer un simple hôtel en huit clos oppressant en quelques secondes.
Si son talent ne suffit pas à convaincre sur l’intérêt de ce Tournoi, il permet amplement d’envisager quel magnifique court-métrage cela aurait pu être, en attendant un long plus abouti, l’expérience aidant.
Le Tournoi sort le 29 avril 2015