Adapté de la BD du même nom de Jim et Dominique Mermoux, L’invitation nous pose la question : tu te lèverais, toi pour aider un pote à 3h du mat ?
Film de potes fait par des potes et qui met l’amitié à rude épreuve, L’invitation repose sur l’alchimie de son duo masculin. Allergique à la vie rangée de Raphaël (timide Michaël Cohen), Léo donne plutôt dans le côté fêtard invétéré. Nicolas Bedos incarne avec un naturel confondant cet hédoniste insolent, sorte de « faux salaud » finalement attachant, proche de son propre personnage médiatique. Son interprétation apporte à elle seule le piquant dont manque cruellement cette comédie sur fond de camaraderie masculine qui évite fort heureusement l’écueil du machisme.
Et pas grand chose d’autre. Centré sur ce duo, le métrage laisse peu de place à la galerie pourtant talentueuse de seconds rôles, réduits ici à leur simple fonction dramatique. Porteur d’une réflexion poussée sur l’amitié et ce qu’elle peut engendrer, le métrage s’appauvrit quand il s’agit de provoquer des émotions. Les stéréotypes côtoient alors des dialogues qui manquent de naturel pour un résultat peu efficace. Fade, jusque dans sa volonté assumée mais raté d’intemporalité qui mélange touches rétro et technologie dernier cri, L’invitation ne donne pas tellement envie d’y donner suite.