9 mois ferme s’affirme comme un long-métrage plus ambitieux que précédemment pour Albert Dupontel. Assez simple dans ses enjeux, le récit joue principalement sur la confrontation de deux mondes diamétralement opposés qui vont se rapprocher.
Soutenu par l’interprétation magistrale de Sandrine Kiberlain, le film vit lorsque cette femme, d’abord caricature administrative, se mue en une personne bouleversée par la profondeur d’un voyou que tout condamne. À l’aise dans le rôle, Dupontel reste un peu trop dans un savoir-faire brillant, condamnant le film à quelques sensibles chutes de rythme.
Rien qui ne soit pourtant dommageable à la drôlerie d’un film qui multiplie les transgressions avec une complicité éclatante, tirant à boulets rouges sur tout ce qui l’entoure, notamment en ne passant pas sous silence la violence physique. Dupontel montre également une absolue maîtrise technique, orchestrant avec aisance un brillant plan-séquence d’ouverture par-ci ou une délicieuse séquence d’accidents domestiques par-là.
Tout aussi provocant sur un plan moral, le long-métrage est aussi un lieu de défense pour les marginaux et les opprimés, pierre angulaire de la filmographie de Dupontel cinéaste. Réussi, 9 mois ferme assène un grand coup dans la fourmilière. Immanquable.
Fiche technique
Réalisation : Albert Dupontel
Casting : Sandrine Kiberlain, Albert Dupontel, Nicolas Marié
Date de sortie : 16 octobre 2013
Synopsis : Ariane Felder est enceinte ! C’est d’autant plus surprenant que c’est une jeune juge aux mœurs strictes et une célibataire endurcie. Mais ce qui est encore plus surprenant, c’est que d’après les tests de paternité, le père de l’enfant n’est autre que Bob, un criminel poursuivi pour une atroce agression ! Ariane, qui ne se souvient de rien, tente alors de comprendre ce qui a bien pu se passer et ce qui l’attend…