Retardée, étirée, repoussée, la septième et dernière saison de The 100 vient de se terminer, en paraissant bien inutile, complètement bâclée…
S’ils font face à Sheidheda réincarné, les survivants installés dans une galaxie lointaine, voient l’avenir de l’humanité menacé par un prédicateur familier… La série The 100 vient de conclure son épopée survivaliste en exactement 100 épisodes, diffusés dans une dernière saison 7 parfaitement indigeste, une fin bien malheureuse.
Soyons honnêtes, malgré un ton young adult où le show se lavait de toute dramaturgie et les acteurs de performances au minimum syndical, The 100 avaient su nous offrir une aventure attachante. Pas follement pertinente, jamais vraiment surprenante, la série de The CW tentait pourtant régulièrement de se renouveler, traversant les âges, les genres dans un climat écologique et science-fictionnel sympatoche, malheureusement mal retombé sur ses pattes.
100 façons…
Le show de Jason Rotenberg, à l’écriture et même à la réalisation de son tout dernier épisode (en attendant son spin-off), propose ainsi une sorte de best-off de The 100. Après un survivalisme en pleine nature, confrontations féodales, transcodage de l’intelligence artificielle et virus informatique, il fallait bien ajouter à leurs épreuves la conquête spatiale. Un rebondissement qui justifiait de quitter la Terre et son récit un peu (beaucoup) rédhibitoire, annonçant même une forme de conclusion sinon maligne, du moins originale puisque cette septième et dernière saison fait appel à diverses menaces et figures connues du show, de Sheidhedda et de sa lutte native à la sauvegarde des piles de A.L.I.E.
Le dépaysement semblait donc propice à une fin plus humaniste, la déconvenue est plutôt salée à mesure que le show s’embourbe dans une narration étirée et complètement crétine sur la distorsion temporelle et le jugement de l’humanité entière par une forme de vie supérieure. Loin d’égaler le discours biblique grandiloquent de Ridley Scott, The 100 lorgne plutôt du côté de 12 Monkeys, en loupant complètement son propos de causalité prédestinée. La réécriture de ses propres épisodes et postulats ne sert finalement au show qu’à se congratuler et offrir du fan service déplacé, dans une intrigue qui fait du surplace, emplie de non-sens parce que pourquoi faire original quand on peut se parodier soit-même.
Ecrite à la truelle, cette dernière saison de The 100 s’empresse de sacrifier ses derniers personnages iconiques dans un baroud d’honneur déplacé, grossier et tristement stéréotypé. A part J. R. Bourne qui s’éclate en Sheidheda ou Eliza Taylor qui continue à porter la série sur ses épaules, les autres acteurs peinent de se voir offrir des dialogues creux, et on ne parlera même pas de Bob Morley dont le personnage de Bellamy est simplement délaissé de toute vraisemblance et d’enjeux narratifs. Des développements poussiéreux qui finissent d’entériner la décrépitude d’un show qui n’a plus rien à raconter.
Ajouté à une réalisation brouillonne, où le peu de plans à la steadycam sont démolis par un montage épileptique, il ne reste finalement pas grand-chose pour sauver The 100 qui termine son épopée tristement, un voyage qui n’aura pas été bien transcendant. Dommage.