Malgré un pilote désastreux et nombre d’épisodes pauvrets, la première saison de Stargirl s’est révélée plutôt bien construite, même si l’émancipation fut laborieuse.
La jeune Courtney Whitmore devient Stargirl et réunit une nouvelle Justice Society of America pour lutter contre les anciens membres de l’Injustice Society, tout un programme. Production DC Universe bientôt délocalisée chez The CW, Stargirl proposait pourtant une recette suffisamment naïve pour être attachante, même si le traitement adulescent inhérent au Arrowverse (pour bientôt donc) demeure inhérent aux productions Berlanti et ce même si Geoff Johns veille sur bébé pour lui offrir une adaptation quasiment littérale. Bonjour le paradoxe.
Adaptation quasiment littérale du comics éponyme, Stargirl nous livre 13 épisodes au rythme et à la narration très inégaux qui tendent à s’améliorer au fur et à mesure que l’on commence à cerner les protagonistes. La mayonnaise finit par prendre surtout dès lors que les acteurs arrêtent de cabotiner et ne se sentent, enfin, un minimum concernés par une trame scénaristique clichée et simpliste mais relativement pertinente. Un bon gloubi-boulga comme on n’aime pas trop.
Crise d’adolescence
Si la première saison de Stargirl se veut avant tout introductive, elle peine justement à introduire les personnages sans qu’on ne les déteste dès qu’ils apparaissent à l’écran, embués par un non-jeu affolant de la part d’un casting enfantin et dramatiquement amateur. Brec Bassinger est horripilante du début à la fin de son show et dire que c’est sur ses frêles épaules que reposent l’histoire nous donnerait presque la nausée. Heureusement que Luke Wilson et Amy Smart apportent leur swag naturel et tentent tant bien que mal de contrebalancer ces catastrophiques performances enfantines en jouant sobrement une famille recomposée.
Pourtant, l’absence totale d’émotion de la part du jeune casting pourrait être à même de parfaire la trame scénaristique où l’on suit une crise d’adolescence parfaitement stéréotypée. Peut-être trop vu la souffrance qui résulte du visionnage de Stargirl. Les trois quarts de la saison deviennent en effet un festival d’absurdité, une accumulation d’hypocrisie et d’irrespect révoltant où les teenagers, en manque d’émancipation, sont véritablement exécrables et mériteraient bien quelques baffes. Rien que pour le plaisir.
Néanmoins, si on s’accroche suffisamment, et ce n’est pas peu dire, quelques bonnes surprises finissent par pointer le bout de leur nez. Encore une fois, c’est via l’écriture des méchants que Stargirl parvient (un peu) à briller. Radicale et déterminée (pour la plupart), l’Injustice Society of America apporte une bouffée d’air frais au show de DC Universe lors de meurtres plein cadre qui viennent trancher avec la pénible initiation des jeunes héros. Une gestion de la mort, du deuil et des remords relativement pertinents ainsi que de lourdes conséquences alliées à des rebondissements tragiques bien sentis, voilà nos récompenses.
A ce titre, on peut également louer le détail apporté à la réalisation qui reprend par moments les cases du comics à la lettre ou qui jouit d’effets spéciaux soignés (on craint le passage chez The CW pour la continuité visuelle) pour valoriser les personnages iconiques de Stargirl. Le Dragon King, Icicle (génial Neil Jackson) ou STRIPE sont par exemple bien réussis et si on apprécie de voir Solomon Grundy, son look respire un peu trop la CGI bâclée pour devenir incontournable. Mais l’effort est là.
Stargirl n’est pas une mauvaise série, mais reste très loin de devenir un incontournable du genre super-héroïque. Espérons que l’émancipation fasse de ces ados de véritables héros, ou pas.