En lice pour les Oscars, Promising Young Woman mérite ses 5 nominations.
Cassie est une jeune femme pleine d’avenir qui voit sa vie brisée par le viol et le suicide de son amie d’enfance, Nina. Des années plus tard, elle décide de venger sa mort et de faire payer tout ceux et toutes celles qui ont refusé d’admettre que sa meilleure amie avait été violée.
Dans le rôle de Cassie, Carey Mulligan, nommée dans la catégorie meilleure actrice, nous propose une prestation caméléon incroyable. La comédienne enchaine les travestissements pour mener à bien le plan de son personnage. L’occasion pour l’actrice de démontrer, une fois de plus, tout son talent en s’amusant à embrasser plusieurs personnalités.
Dans sa mission civilisatrice d’éduquer les hommes et les femmes à appréhender les abus sexuels, l’anti-héroïne se veut complètement jouissive. D’ailleurs le Guardian titre « toutes les femmes qui voient ce film encourageront secrètement l’anti-héroïne », car derrière ces aspects de thriller funky, Promising Youg Woman cache une satire intelligente et véridique.
La showrunneuse de Killing Eve au scénario et à la réalisation
Une œuvre féministe qui dérange à en croire certains commentaires sur le film. Si des spectateurs crient au scandale, car Emerald Fennell a choisi le parti pris de faire de la quasi-totalité des personnages masculins des ordures, ce n’est que pour mieux questionner la notion de viol et de complicité de viol. La réalisatrice et scénariste dénonce la politique du silence et certains tabous. En refusant d’accepter les moindres excuses qui seraient liées à la jeunesse, à un autre temps ou encore à l’effet de groupe, et en confrontant les personnages féminins et masculins à leurs propres comportements, Emerald Fennell offre une excellente leçon à chaque spectateur.trice.
Si Promising Young Woman comporte donc une morale importante, le film est surtout didactique et n’en oublie jamais son mordant. Pas question de s’ennuyer pendant le visionnage car l’histoire se veut originale et punchy, et est merveilleusement bien servie par une bande-son pop. On retiendra particulièrement la version instrumentale et ralentie de Toxic de Britney Spears qui colle parfaitement à l’aspect grinçant du long-métrage. On pardonnera donc, sans hésitation, une fin tirée par les cheveux, qui semble presque impossible.