Parents d’élèves met en scène Vincent Dedienne et Camélia Jordana respectivement en faux parent d’élève et maîtresse d’école devant la caméra de la réalisatrice du réussi Larguée, Noémie Saglio. Pour un faux feel-good movie populaire véritablement dispensable.
Parents d’élèves était une promesse modeste de comédie populaire sympatoche porté par un duo d’acteurs dans l’air du temps. On retrouve ainsi Vincent Dedienne, vu cet été dans le réussi Terrible Jungle et Camélia Jordana qui était quand à elle au casting du bouleversant Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait. Accompagnés de seconds-rôles très talentueux, dont Alix Poisson coutumière du projet car remarquée dans Parents : Mode d’emploi et le toujours parfait Samir Guesmi que l’on a pu voir chez des cinéastes comme Bruno Podalydès et Noémie Lvovsky, tout ce joli petit monde se trouvait derrière la caméra de Noémie Saglio, réalisatrice du très réussi Larguées avec Camille Cottin et Miou-Miou.
Comédissipée
Parents d’élèves suit ainsi la vie de Vincent, nounou d’animaux et du jeune Bart. Se faisant passer pour son père après un malentendu, il tombera sous le charme de sa maîtresse d’école (une fois de plus après Antoinette dans les Cévennes et Les Apparences) et rencontrera le quotidien de l’association des parents d’élèves de l’école.
Et Noémie Saglio tente en usant de sujets actuels en abordant l’homoparentalité, les bébés-éprouvettes de livrer un feel-good movie populaire qui n’en a malheureusement que le schéma téléphoné et attendu. Jamais rien ne paraît drôle à l’écran que quelques saillies de Vincent Dedienne, ici bien trop sage, comme sa partenaire sous-exploitée Camélia Jordana pour tous deux véritablement exister. Ainsi, dans un gloubi-boulga mélangeant maladroitement la comédie et une vocation plus sociale (beaucoup mieux explorée dans La Lutte des Classes de Michel Leclerc), la réalisatrice échoue sur tous les plans, faisant de Parents d’élèves une tentative ratée de prototype prêt à amasser du spectateur.
On ne retiendra ainsi rien d’autre qu’un ennui poli de cette comédie qui se rêvait à la fois pop et colorée mais également engagée, qui ne fait de ses quiproquos qu’une petite bagarre de cours d’école vide et désincarnée. Parents d’élèves enfile ainsi avec efficacité tous les poncifs propres au genre, avec la désormais incontournable affiche bleue sous-titrée C’EST UNE COMEDIE ON VA RIGOLER, laissant de côté son beau casting qui ne s’évertue ici qu’à jouer les stéréotypes déjà vus milles fois ailleurs et en mieux.
Se contenant de cocher des cases au lieu de véritablement exister, Parents d’élèves n’est ainsi qu’un robinet d’eau tiède qui ne suscitera au mieux qu’un désintérêt total, continuant à remplir le bac déjà bien rempli de comédie dispensables comme notre cinéma sait malheureusement parfois trop en proposer.