Les Bad Guys est le nouveau film d’animation des studios Dreamworks (Kung Fu Panda, Shrek, Dragons). Première réalisation de Pierre Perifel et basé sur une série de livres pour enfants, le film nous introduit à une bande de 5 malfrats devant se racheter une bonne conduite. En résulte une chouette aventure, bien que très balisée, compensée par ses personnages et son style visuel !
Dreamworks a toujours eu des hauts (Dragons, Les Cinq Légendes ou bien la trilogie Kung Fu Panda) et des bas (Bee Movie, Megamind, Trolls…). Néanmoins, le panel disparate de films d’animations est synonyme de surprises régulières, et également d’expérimentations pour créer de nouvelles franchises. Les Bad Guys ne déroge pas à cette règle, en tentant d’introduire de nouveaux personnages attachants, avec un style propre !
Reservoir Dreamworks
Les Bad Guys trouve son origine dans la série de romans jeunesse éponyme, créée par Aaron Babley. Le film introduit donc Mr Loup, Mr Serpent, Mr Requin, Mr Piranha et Mlle Tarentule, 5 animaux anthropomorphiques et criminels notoires. Adeptes de larcins et autres vols de haut-standing, ces Bad Guys vont être arrêtés et sur le point d’être condamnés. Pour éviter la case prison, le gang va tenter de devenir des citoyens modèles, pour ainsi continuer leurs méfaits en toute impunité. Les choses ne vont évidemment pas se dérouler comme prévu, alors qu’un mystérieux ennemi plus machiavélique fait son apparition !
Pour mettre en scène cette aventure, Dreamworks laisse la main à Pierre Perifel (cocorico), dont il s’agit de la première réalisation. Certes, le bougre a fait ses armes en temps qu’animateur pour le studio, et a même accouché d’un court-métrage récompensé (Bilby), mais c’est l’occasion pour lui de porter un projet de bout en bout. Si scénaristiquement Les Bad Guys ne subvertit pas son alléchant canevas de base, le réalisateur (et toute sa team) parvient à insuffler une énergie et une âme à ses personnages tout comme à son univers !
Ocean’s Five
D’entrée de jeu, une des forces du film est son trombinoscope de personnages principaux ! Les personnages principaux sont d’entrée de jeu charismatiques, via un excellent casting au doublage (Sam Rockwell, Zazie Beetz, Awkwafina, Anthony Ramos en VO, mais la VF n’est pas forcément en reste avec Pierre Niney, Jean-Pascal Zadi ou Alice Belaïdi) et une caractérisation immédiate. Mr Loup est le gentleman-pickpocket et leadeur (tel Clooney dans Ocean’s Eleven), Mr Serpent le briseur de coffres, Mr Piranha le bagarreur énerv, Mr Requin est le maître du déguisement (aussi improbable que cela puisse paraître) et Mlle Tarentule l’expert en piratage.
Si Mr Loup reste le protagoniste numéro 1, aucun n’est réellement délaissé et comme tout film de braquage, chacun a son rôle à jouer en plus d’offrir une certaine complémentarité. On pourra également compter sur un love-interest pas si cliché que cela (la gouverneure Diane Foxington) et un vilain aux motivations bien basiques, mais plutôt réjouissant par son apparence détonante. Tout cela concourt à créer une aventure relativement balisée, mais charmante à plus d’un titre. Les gros points forts étant la patte visuelle du métrage, ainsi que l’énergie déployée (oui Les Bad Guys est drôle) !
Petit braquage illustré
Pierre Perifel dit s’être inspiré du cinéma de Guy Ritchie (The Gentlemen) ou encore Tarantino (Reservoir Dogs) pour concevoir Les Bad Guys, et même si ces références peuvent faire sourire dans un film d’animation familial, la note d’intention n’est pas déplacée. Lorgnant plus du côté d’un Sly Cooper en terme de ton, l’histoire a de plaisante le fait de confronter des individus crapuleux et inadaptés pour faire le bien et devenir des modèles pour la société. La seconde partie a beau être plus attendue et consensuelle (avec finalement des anti-héros bien moins subversifs que d’entrée de jeu), le rythme et la patine visuelle de l’ensemble parviennent à emporter le spectateur.
Le constat est là dès les premières secondes : Les Bad Guys tente de renouveler son animation (tout comme la suite du Chat Potté), en combinant 3D et effets 2D. Ceci permet donc d’apporter un cachet singulier et proposer une imagerie beaucoup plus illustrative. Il s’agit en effet de la principale réussite du film, qui prend réellement son sens lors des séquences de poursuite hyper-kinétiques, stylisées, et toujours extrêmement lisibles. Une réelle jubilation par le pouvoir de l’animation donc !
Un chouette Dreamworks pour toute la famille
Au final, si le fond de l’intrigue est on ne peut plus classique, avec un discours à base de « ce n’est pas l’apparence qui fait l’animal » à la Zootopie (en bien plus survolé ceci-dit), Les Bad Guys séduit. On tient là des personnages charismatiques dans une histoire plutôt bien rythmée et à la BO funky signée Daniel Pemberton (Spider-Man New Generation). Malgré son manque de surprises, et ses facilités en seconde partie, Les Bad Guys s’inscrit (avec Alerte Rouge, Arcane ou encore Les Mitchell contre les Machines) dans une mouvance de vouloir renouveler le style visuel de l’animation 3D. Et rien que cela vaut le visionnage de ce chouette long-métrage Dreamworks.
Les Bad Guys sortira au cinéma le 6 avril 2022
avis
Sans être un grand Dreamworks Animation, Les Bad Guys comble son histoire balisée et ses facilités narratives par une belle énergie. Outre des personnages charismatiques et une ambiance de "film de braquage pour enfants" plaisante, le style visuel et l'animation globale permettent d'élever le tout en un résultat bien satisfaisant ! C'est pas mal !