Oublie-moi nous conte l’histoire d’amour bouleversante de Jeanne et Arthur, que ce dernier aurait préféré ne jamais oublier.
Oublie-moi, par où commencer… Vous entendrez dire de cette adaptation du roman de Matthew Seager, In other words, qu’elle est magnifique, bouleversante, poignante, inoubliable ; que c’est LA pièce à ne pas rater, que les comédiens sont incroyables, que le texte est moderne, que la mise en scène est superbe, qu’il ne faut pas oublier les mouchoirs, et j’en passe.
Tout est vrai. Au point que nous sommes déjà certains d’avoir déniché notre plus gros coup de cœur de cette édition du Festival OFF. Au point que nous avons encore eu les larmes aux yeux en même temps que le sourire aux lèvres en écrivant cet article. Mais tout ça, ce ne sont pas des arguments nous direz-vous très justement. En effet, seulement pour raconter cette pièce, c’est d’abord d’émotions dont il faut parler, de ressentis ; de ce bouleversement intérieur que vient parfois créer le spectacle quand il est à ce point vivant.
On rit, on pleure, on rit…
Venons-en aux arguments, donc. Et il y a de quoi faire car tout fonctionne merveilleusement bien, tout est intelligent, sensible, dosé juste comme il faut. L’histoire est belle, lumineuse, et la manière dont elle est racontée l’est tout autant. C’est une histoire d’amour, une histoire d’oubli. C’est la maladie qui fait son nid, l’air de rien d’abord, sans déranger personne, puis qui grignote du terrain, qui grignote les souvenirs…
Alors forcément, c’est triste oui, déchirant même. Ça nous prend aux tripes, ça nous tire des larmes. Surtout que chacun(e) peut se projeter sans mal à un endroit ou à un autre de cette histoire qu’ils nous racontent ensemble et qu’ils vivent tout à la fois. Mais que c’est drôle aussi ! Que c’est tendre et rempli de vie, de courage, de résilience !
La pièce démarre dans une tonalité qui ne laisse pas imaginer un instant le glissement qui va se produire, et l’effet n’en est que plus réussi. On aimerait vous en dire plus… mais probablement que l’on vous en a déjà dit trop.
Deux merveilleux comédiens
Marie-Julie Baup et Thierry Lopez sont beaux, incroyablement beaux dans l’amour qui les unit, dans cette complicité qui fait toute leur force, dans ce grain de folie qui les anime. Enfin, c’est de leurs personnages dont nous parlons bien sûr. Mais leur jeu est si contemporain et réaliste, leur interprétation tellement vraie, que l’on finirait presque par oublier que nous sommes au théâtre s’il n’y avait pas ce superbe décor monochrome pour nous le rappeler.
En effet, la lumière de Moïse Hill vient peindre l’intégralité du décor de rose, de rouge ou de bleu, créant un univers pop que vient renforcer la scénographie – elle aussi très contemporaine et astucieuse – tandis que quelques clairs-obscurs s’invitent pour sublimer la beauté de certains tableaux. De quoi donner à l’ensemble une fraîcheur salvatrice.
C’est une pièce que l’on a envie de revoir car elle a ce pouvoir de nous faire nous y sentir bien, malgré tout ; malgré ces rendez-vous de moins en moins légers avec le médecin et ces instants où la solidité et l’abnégation de Jeanne nous laissent sans voix. Parce qu’on s’est attachés à eux et à leur énergie solaire. Et qu’on aimerait les voir encore danser sur cette chanson qui est la leur, que l’on écoute en boucle depuis et qui, c’est certain, continuera longtemps à leur appartenir…
Oublie-moi, de Matthew Seager, adapté, mis en scène et interprété par Marie-Julie Baup & Thierry Lopez, se joue au Théâtre Actuel, à Avignon, du 07 au 30 juillet, à 11h55 (relâche le lundi).
[UPDATE 2023] Reprise à partir du 29 août au Théâtre Actuel La Bruyère.
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Avis
Nous mettons 10 parce que nous ne pouvons pas mettre plus. Infiniment inspirante aussi bien sur le plan artistique que sur le plan humain, cette pièce, c'est sûr, nous restera longtemps en mémoire. Elle nous donne envie de vivre, d'aimer, sans attendre. Une merveille.
2 commentaires
Je ne remets pas encore de cette pièce.. Ne moublie pas
j’étais en larme à la fin et en regardant autour de moi je n’étais pas la seule .Après avoir beaucoup ri au départ nos visages sont devenus plus graves mais subjugués par le jeu la lumière la musique l’émotion que nous prenions en.pleine figure .bravo c’est une pièce fantastique extraordinaire J’ai adoré est un mot faible ….Woods dont come easy to me
Bonjour Christelle et merci de votre partage.
En effet, cette pièce fait autant rire qu’elle émeut aux larmes et semble être un coup de cœur unanime du OFF.
Je vous souhaite bien d’autres belles découvertes ! 🙂