4h44, dernier jour sur terre et dernier film d’un cinéaste reconverti à la compassion, est un film brouillon. Pas dans le sens d’un qualificatif, mais comme une forme globale où Abel Ferrara éparpille ses pensées diverses comme Skye, l’artiste du récit, colore de son pinceau ce qui lui reste d’humanité.
Si l’imagerie d’un monde communicationnel vide et creux est percutante (combien d’écrans pour aucune écoute ?), s’il subsiste une douceur inquiète qui va bienheureux à l’encontre de la pyrotechnie attendue sur un cadre de fin du monde, il n’empêche que le mélange ne s’opère pas aisément. Le message d’amour du cinéaste est noyé par les multiples références écologiques ou spirituelles, amenant à un propos confus qui se dilue dans un dernier quart à l’expérimentation de bazar. Et le couple central, défendu par des interprètes en perdition, ne provoque pas l’attachement désiré.
On pioche alors ce qu’on peut, d’autant qu’il reste en fond une envie d’exposer la fin du monde, si traité, sous un joug intimiste et chaudement humain. Pas sûr que ça plaise à tout le monde.
4h44, Dernier jour sur terre est dispo dès aujourd’hui en VOD, et le 15 octobre en DVD chez Wild Side.