Pour bien terminer l’année, nos rédacteurs Clem et Quentin reviennent sur les nouveautés musicales de 2022, qui nous aura réservé bons nombres de surprises et de déceptions, évidemment. Bonne année à vous !
Le top musical 2022 de Clem MP
L’emprise, Mylène Farmer
Fidèle à elle-même, Mylène Farmer nous signe pour 2022 un album tout en volupté et paradoxalité. À 61 ans et près de 40 ans de carrière derrière elle, la qualité et la propreté de cet opus ne doivent pas être sous-estimées. Ainsi porté par des mélodies d’une extrême harmonie et sa voix n’ayant pas perdu une once de sa singularité, L’Emprise promet une envolée lyrique hors du temps. Entre l’ici et l’ailleurs, les anges protecteurs (Invisibles) et la mort rôdant (Que l’aube est belle), ses fans parviendront sans peine à retrouver leurs marques. La finesse d’écriture de chaque vers nous ôte ainsi rapidement toute sensation de lassitude face à ces thèmes qu’elle a pourtant déjà chantés à maintes reprises.
Hiver à Paris, Dinos
Comme pour tout album de Dinos, avis aux déprimés de s’abstenir. Cette fois-ci, il creuse ses thèmes mélancoliques de prédilection autour d’un album fichtrement bien construit et cohérent. À commencer par sa fenêtre de sortie début novembre, en plein dans l’installation du spleen hivernal. De plus, Hiver à Paris se scinde en deux parties; rive gauche et rive droite pour ne pas faire de jaloux. Même Marseille est de la partie, notamment via sa collaboration avec Akhenaton sur L’univers ne nous voit pas danser. L’occasion donc, d’évoquer les invités de premier choix de cet opus. Avec 8 featurings (notamment avec SCH, Ninho ou Lous and the Yakuza) sur 21 pistes, le ratio reste raisonnable et permet de tenir en haleine jusqu’au bout.
Sentiments, Louane
Dans la lignée de son grand frère Joie de vivre, Louane se livre à coeur ouvert à ses fans dans Sentiments. Du haut de ses 10 petits titres, pour une demi-heure d’écoute, la chanteuse va droit au but. Pas de tergiversation, le titre introductif Secret annonce dès ses premiers instants la volonté de Louane de prendre ses auditeurs par les sentiments. Et c’est réussi, le tout traite à la fois de la détresse dans Aidez-moi ou Stp comme de l’amour (obviously) dans Tu m’as dit. Cette volonté introspective fructueuse et témoignant brillamment du gain en maturité de la chanteuse, pardonne ainsi les faiblesses instrumentales de l’opus. Si les notes de piano entrainent dans les premiers titres, elles apparaissent rapidement redondantes à cause d’un manque de personnalité certain.
Le flop musical de Clem MP
L’Amour, Disiz
Disiz a toujours chanté l’amour; rien de bien nouveau donc, dans le contenu de ce nouvel album. Toujours soucieux de se renouveler, surtout depuis le très bon Pacifique en 2017, le rappeur a donc tenté le pari d’enfin dédier un opus au sentiment qui le transporte depuis ses départs. Pourtant, au final, L’Amour a du mal à convaincre. Malgré de bonnes idées, le contenu se montre trop rapidement redondant et mou du derrière. En dépit d’être un rappeur aguerri, il éprouve un peu plus de mal à convaincre lorsqu’il s’agit de passages chantés. De plus, les mélodies synth-pop auront bien du mal à convaincre les habitués du genre.
Les dernières volontés de Mozart, Gims
En dépit d’une piste introductive dans laquelle l’artiste rend un certain hommage à la chanson d’opéra, le reste des 17 autres pistes amène à se questionner sur la pertinence d’un tel titre. En effet, cocasse d’imaginer que les dernières volontés du pianiste se résument à un déballage de sentiments à l’eau de rose calqué sur la recette de Dadju. Gims se cantonne ainsi à un registre pop sans aucune saveur, des mélodies profondément oubliables aux paroles totalement éculées. Et comme si cela ne suffisait pas, le seul morceau aux tonalités rap, Thémistocle, tombe en plein milieu, comme un cheveu dans la soupe. Rien ne justifie ni explique sa présence, comme s’il servait de totem d’immunité au chanteur pour prouver au monde qu’il est encore un bon rappeur. Et, pour le coup, Thémistocle est de loin le son le plus intéressant de l’opus.
Midnights, Taylor Swift
Taylor Swift semble avoir du mal à renouer avec la pop mainstream. Après Folklore et Evermore aux agréables sonorités folks, Midnights retourne flirter avec les tonalités qui avaient fait le succès de ses anciens opus. Pourtant, la sauce ne prend pas. En dépit d’une performance vocale qui ne pourrait décevoir, on parle quand même de Taylor Swift, la partie instrumentale n’a rien de transcendant. Les pistes sonores se ressemblent fortement, au point qu’aucune ne parvienne à saisir suffisamment l’oreille pour procurer une sensation de nouveauté. Les 13 pistes de l’opus paraissent donc bien longuettes, tant la déception s’accroît au fil des titres.