Limbo déploie un univers glauque et dérageant. L’aura cauchemardesque de ce jeu indépendant ne laisse pas indemne.
Limbo, jeu indépendant développé et édité par Playdead a réintégré ce 9 août le Xbox Game Pass. Le joueur incarne un jeu garçon anonyme plongeant au cœur des limbes à la recherche de sa sœur. Ce jeu mêle plateforme, réflexion et énigmes dans un environnement tout de noir et blanc oppressant. Depuis sa sortie, cette aventure s’est distinguée par plusieurs prix dont ceux du meilleur design visuel et du jeu de l’année lors du Milthon 2010.
L’astreinte de l’indépendance
En qualité de production indépendante, Limbo compose avec un cahier des charges réduit. Le scénario se cantonne au minimum syndical ; courir, déjouer les pièges machiavéliques, courir, mourir de temps à autre, et ce jusqu’au rideau de fin. Les joueurs croiseront dans ces limbes quelques figures fantomatiques d’enfants, des vers géants et des arachnides hideux voulant tous notre mort. Rien de très explicite, faisant, au final, travailler notre imaginaire sur le sens de cette sombre affaire.
Limbo se démarque aussi par des environnements et des interactions avec ceux-ci dépouillés. Le garçonnet traversera deux types de décors; d’abord la forêt, puis la ville. Si le paysage urbain parvient à se renouveler, l’autre moitié de l’aventure dans les bois y peine grandement. Les interactions avec les éléments des décors se limitent, elles aussi, au strict nécessaire. Sauter, déplacer certains items comme des caisses ou des rondins et actionner des leviers constituent les seuls moyens d’affecter notre destin.
Une expérience indélébile
Cette production indépendante se repose sur une très bonne gestion de sa physique. Par une difficulté progressive, vite retorse, Limbo dévoile peu à peu ses capacités. Les énigmes à réaliser dépendent directement de la manière dont nous agitons ou transportons chaque objet. Certains outils ne tomberont d’une branche qu’en causant des tremblements assez conséquents ou prendre de l’élan sera souvent nécessaire. Les limbes deviennent étonnement un terrain de jeu mettant à vif profit les enseignements prodigués par nos professeurs de physique chimie.
Limbo s’enveloppe aussi rapidement d’une aura lugubre presque suffocante. Sa charte graphique très sombre renforce la perversité du titre. Mettre en scène un enfant n’est en rien un choix anodin, lorsqu’il faudra souvent l’envoyer mourir pour comprendre les ressorts d’une énigme. Limbo pousse à commettre des actes fort peu éthiques (tuer des enfants par empalement, noyade, écrasement et autres joyeusetés), parfois difficiles à supporter tant les animations de ces morts sont détaillées et effroyables. Celles-ci s’accompagnent souvent de bruitages très travaillés renforçant l’impression de réel, tandis qu’une bande-son menaçante épaulera certains passages clés.
Horreur et tremblements
La brièveté de l’aventure proposée par Limbo, quatre voire cinq heures, s’avère ici une grande qualité. Son gameplay dépouillé ne lui permet pas de se renouveler suffisamment pour tenter de se prolonger. Tandis que son ambiance nauséeuse promet une immersion éprouvante, dont les plus sensibles auront hâte d’en venir à bout.
Limbo, originellement sorti en 2010, a réintégré le catalogue du Xbox Game Pass le 9 août 2023.
Avis
Par son ambiance suffocante, Limbo cultive le malaise. De mésaventure en mésaventure, ce jeu indépendant stimule notre sens de la réflexion autant qu'il dérange.
- Scénario
- Gameplay
- Durée de vie
- Graphismes
- Bande son