Lent, plat et sans relief. Happy End apparaît comme une peinture de la société qui aurait été désertée par les sentiments. Une œuvre fascinante de Michael Haneke qui n’hésite pas à ennuyer le spectateur pour lui dévoiler l’horreur qui se cache derrière les belles apparences.
Un malaise permanent. Avec des plans très longs, figés et d’une noirceur malsaine, le long-métrage dégage une atmosphère oppressante que l’on essaie de fuir. On observe alors ces personnages au comble du désespoir déchanter au fil des malheurs avec un certain détachement. Pas de pitié, pas de compassion ni d’empathie, simplement un constat d’une grande tristesse. Le réalisateur réussi ainsi le pari fou de nous embarquer dans une histoire aussi morbide que violente, où l’espoir s’est éteint il y a bien longtemps.
L’au-delà comme solution. Une idée ambitieuse que d’évoquer la fin de vie, mais une façon intelligente et délicate de la traiter. Happy End aborde sans équivoque le suicide et laisse place aux explications plutôt qu’aux jugements. Jean-Louis Trintignant joue alors un rôle majeur dans cette quête de la mort, campant un octogénaire trop pressé de faire ses adieux à la vieillesse. Rôle aussi dur que touchant, que l’acteur interprète avec beaucoup de pudeur et de sagesse.
Happy End est disponible en DVD et Blu-ray depuis le 6 février 2018.
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