Les Vedettes signe le retour devant et derrière la caméra du Palmashow pour croquer un monde qu’ils se sont excellés à parodier : celui de la télé. Pour une comédie malheureusement inégale, mais néanmoins attachante.
Les Vedettes avait tout de la belle promesse pour le Palmashow. Six années après le certes drôle et ambitieux mais finalement très bancal La Folle Histoire de Max et Léon et un passage devant la caméra de Quentin Dupieux pour le minimaliste Mandibules, le duo, toujours accompagné du fidèle Jonathan Barré à la réalisation, se frotte enfin à l’univers de la télévision. Ayant excellé dans la parodie de ce dernier, Les Vedettes se pare en plus d’un volet social lorgnant volontiers du côté des Inconnus, pour une comédie attachante mais souffrant hélas de nombre de faiblesses.
![Critique Les Vedettes :](https://linfotoutcourt.com/wp-content/uploads/2022/02/Critique-Les-Vedettes-1.jpg)
Tellement vrai, et sincère
Les Vedettes suit ainsi la destinée de Daniel, un chanteur raté pétri de dettes qui décide de manipuler son collègue Stéphane, naïf et sûr de lui dans un jeu télévisé. Et ce qui étonne tout d’abord, par rapport à leur précédent long-métrage, c’est l’écriture réussie d’un milieu social de déclassés et de décors pavillonnaires évoquant volontiers le cinéma de Gustave Kervern et Benoit Délépine. Délaissant de simples et purs idiots transfigurés en héros malgré eux et à une suite de sketchs et de guests prestigieux sans réelle écriture de cinéma, Les Vedettes parle ainsi plus volontiers d’une France d’aujourd’hui qui rêve juste de vivre mieux, avec pour seule échappatoire l’écran de télévision.
Semblant ici moins motivés par une efficacité comique en pilote automatique, le scénario de Jonathan Barré, Grégoire Ludig et David Marsais peint ainsi avec beaucoup d’amour tous ses personnages. Malheureusement, l’ensemble s’avère plus que bancal, et ourdi de faiblesses, notamment quand il s’attaque de front au cœur de son sujet, à savoir la télévision. Et là, malheureusement, Les Vedettes n’a rien à nous proposer de neuf où de réellement mordant sur un milieu avide d’audimat et en totale décrépitude, demeurant au moins plus intelligent que l’indigent Toute ressemblance… de Michel Denisot (mais ce n’était pas très compliqué).
![Critique Les Vedettes :](https://linfotoutcourt.com/wp-content/uploads/2022/02/Critique-Les-Vedettes-2.jpg)
Des vedettes, mais peu de personnalité
Malheureusement, Les Vedettes en pâtit et s’avère très inégal. N’accordant que trop peu d’intérêt à ses personnages secondaires (les protagonistes féminins, une fois encore) et se trouvant embarqué dans un scénario répétitif, le long-métrage du Palmashow peine à vraiment exister, écrasé sous ses multiples influences, de l’évident Les Trois Frères à la fantaisie colorée d’un Quentin Dupieux (dont la collaboration avec Ramzy a aussi beaucoup inspiré son Hibou). L’ensemble laisse ainsi une impression plutôt fade, là où le film aurait gagné à épouser la sincérité désarmante de ses deux protagonistes.
Les Vedettes est ainsi une comédie aussi charmante que pétrie de faiblesses, manquant notamment cruellement de personnalité et ne sachant jamais sur quel pied danser. Il en reste cependant un hymne sincère aux déclassés, et une conclusion maligne sellant l’amour du Palmashow pour leurs doux personnages, aussi crétins que réellement touchants.