Pour Jumbo, son premier long-métrage, Zoé Wittock nous fait la promesse d’une histoire d’amour onirique entre une jeune femme et un manège.
Jumbo avait tout du premier film ambitieux. De par son sujet et ses premiers visuels très alléchants, son beau casting ne faisait alors que confirmer ce joli pari de poème onirique loin des sentiers battus, faisant de Jumbo une ode à la différence planante à la mise en scène soignée. Cependant, tout ça n’était qu’une belle promesse ; Force est de constater que le premier film de Zoé Wittock manque cruellement de tout ce qu’il avait su pourtant brillamment dévoiler avant sa sortie.
Porté par la prestation brillante de la décidément très douée Noémie Merlant, embarquant l’actrice dans une histoire d’amour aux délires esthétisants que l’on croirait parfois tout droits sortis d’un certain Under the Skin, il ne restera cependant rien d’autre à sauver dans Jumbo. De ses dialogues lourds et maladroits en passant par ses personnages stéréotypés n’offrant que bien peu trop de chair à des acteurs de talent comme Emmanuelle Bercot ou Bastien Bouillon, le film s’entêtera durant ses 1h30 à détruire toute la magie qu’il avait su instaurer dans ses scènes entre Noémie Merlant et le fameux manège, seuls vrais instants de grâce planants et réussis.

Le décor des Ardennes et les néons du manège offraient cependant un parfait contre pied entre la terne réalité du paysage et l’imaginaire riche de son personnage principal à la réalisatrice. Zoé Wittock se vautre malheureusement dans un récit maladroit, répétitif et parfois malaisant, ne sachant jamais sur quel pied danser entre sa fantaisie onirique et son histoire où ses personnages pataugent entre redites et dialogues vulgaires.
Le film respecte ainsi au moins une promesse ; Celle de mettre en image la sensation frustrante du tour de manège. D’abord excitant, puis finalement rapide et trépidant, l’arrivée n’en est que plus décevante. Aussitôt fait, aussitôt oublié.
Jumbo est sorti le 18 mars 2020.
Critique écrite par Kantain.